Une analyse des régions urbaines et rurales quant aux effets potentiels à long terme de l’avenir du travail montre que les répercussions négatives des déplacements de main-d’œuvre se feront sentir de façon disproportionnée dans les populations rurales. Celles-ci occupent la majorité des emplois dans des secteurs à haut risque de succomber à la rupture causée par les technologies. Comprendre comment ces changements toucheront les centres urbains comparativement aux régions rurales est fondamental à l’élaboration de politiques à long terme et à la conception d’un programme de politiques adapté au lieu afin que le Canada puisse contrôler ces bouleversements et empêcher que le fossé économique déjà existant entre régions urbaines et rurales ne se creuse davantage.

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L’« avenir du travail » est devenu l’objet de nombreuses recherches et études compte tenu des tendances technologiques comme l’intelligence artificielle, l’apprentissage automatique et l’automatisation. Si les chercheurs ont des opinions divergentes sur l’ampleur de la rupture imminente de nos marchés du travail par la technologie, seulement quelques-uns d’entre eux pensent que les effets seront minimes.

L’analyse adaptée au lieu visant à élucider ce que ces tendances signifieront pour les différentes collectivités est encore embryonnaire. Or, les premiers signes indiquent que les répercussions pourraient varier considérablement entre les centres urbains et les zones rurales. Cela pourrait exacerber les différences préexistantes entre ces milieux en matière de résultats économiques et de rendements du marché du travail.

L’objectif du rapport du Forum des politiques publiques est de faire état de cette analyse. Il étudie les données selon une approche adaptée au lieu afin d’explorer le fossé économique actuel entre les zones urbaines et rurales au Canada, la façon dont la rupture induite par la technologie peut l’exacerber et ce que les décideurs politiques canadiens peuvent faire à ce sujet. L’analyse vise à cerner les possibles tendances dans les zones urbaines et rurales pour commencer à élaborer des propositions

Section 1 : L’AVENIR DU TRAVAIL ET LE RÔLE DU LIEU

Même si l’automatisation engendrera probablement des gains d’efficacité de façon globale, elle aura des effets destructeurs sur certains secteurs et professions, dont un nombre disproportionné se trouve en région rurale. Ces effets de déplacement pourraient entraîner des pressions économiques, sociales et politiques, car les individus touchés feront face à des pertes d’emploi, à l’insécurité financière et à d’autres conséquences non financières, creusant ainsi le fossé économique déjà existant entre les régions urbaines et rurales.

Section 2 : ÉTAT ACTUEL DU FOSSÉ ENTRE LES ZONES URBAINES ET RURALES AU CANADA

Le fossé économique entre les régions urbaines et rurales au Canada est une réalité. En effet, sur le plan de l’éducation, le Canada affiche le plus important écart parmi les 34 pays membres de l’OCDE. Les centres urbains bénéficient généralement d’une population plus jeune et d’un niveau de scolarité, de salaire et d’emploi plus élevé. Si le risque d’automatisation se concentre dans certains milieux (principalement ruraux) en raison des caractéristiques sectorielles et professionnelles de ces deniers, il exacerbera le fossé préexistant entre les zones urbaines et rurales au Canada.

Section 3 : L’AVENIR DU TRAVAIL ET LE FOSSÉ ENTRE LES ZONES URBAINES ET RURALES

En appliquant à la recherche existante une approche adaptée au lieu, nous constatons qu’en matière d’avenir du travail et de rupture induite par la technologie, les niveaux de déplacement sont plus élevés dans les collectivités où se concentrent les professions à haut risque et où l’empreinte industrielle est moins diversifiée. Les zones rurales abritent une part disproportionnée de ces professions et leurs économies sont moins diversifiées.

Section 4 : L’AVENIR DU TRAVAIL : STRATÉGIES ADAPTÉES AU LIEU

Bien qu’une certaine rupture causée par la technologie soit inévitable et que nous ne devions pas tenter de l’empêcher, ceux qui subiront les effets négatifs seront probablement situés majoritairement dans les zones rurales. Cette concentration de perturbations a le potentiel d’engendrer des conséquences politiques et économiques considérables. Pour en atténuer les effets, nous pouvons appliquer des politiques adaptées au lieu, p. ex. des subventions salariales, des mesures d’incitation à l’investissement et un rôle pour les établissements postsecondaires, afin de cibler les régions et les collectivités moins performantes.

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