Alors que les personnes ayant un handicap peuvent mener une vie socialement intégrée et financièrement indépendante grâce à un emploi sûr et bien rémunéré, elles sont souvent piégées dans des emplois peu qualifiés à haut risque d'automatisation. Emile Tompa, Dan Samosh et Normand Boucher soulignent l'importance de possibilités de formation bien alignées sur les compétences susceptibles d'être en forte demande à l'avenir.

Points clés

  1. Les Canadiens et Canadiennes ayant des handicaps, de légers à graves, ont un taux de pauvreté de 40% à près de 200% plus élevé que leurs concitoyen(ne)s sans handicap.
  2. Les personnes ayant un handicap sont souvent piégées dans des emplois peu qualifiés à haut risque d’automatisation.
  3. À l’âge de 40 ans, la moitié des Canadiens et Canadiennes souffriront d’une maladie mentale, et les troubles de santé mentale sont plus courants chez les femmes que chez les hommes.

Sommaire

Un Canadien sur cinq âgé de 15 ans ou plus, soit environ 6,2 millions de personnes, présente au moins une incapacité. Bien que ces personnes mènent une vie socialement intégrée et financièrement indépendante grâce à un emploi sûr et bien rémunéré, elles sont souvent piégées dans des emplois peu qualifiés menacés par l’automatisation.

Au Canada, les personnes ayant une incapacité gagnent généralement des salaires plus bas et occupent des emplois plus précaires que le travailleur moyen. Chez les Canadiens et Canadiennes âgés de 25 à 64 ans, le taux de pauvreté est de 40 % plus élevé pour les personnes ayant une incapacité légère et d’environ 200 % plus élevé pour les personnes ayant une incapacité plus grave que pour les Canadiens et Canadiennes sans incapacité.

L’examen des raisons pour lesquelles les personnes ayant une incapacité sont sous-employées révèle des difficultés à trouver du travail et, une fois employées, des difficultés à demander et à obtenir le soutien dont elles ont besoin pour progresser dans leur carrière. La stigmatisation sociale, le manque de compréhension et de soutien à de nombreuses étapes de la vie aggravent davantage les difficultés que rencontrent les personnes ayant une incapacité.

Dans le monde du travail de l’avenir, ces difficultés seront probablement exacerbées, dans la mesure où les emplois qu’occupent généralement les personnes ayant une incapacité sont souvent menacés par l’automatisation, notamment les emplois peu qualifiés et n’exigeant qu’un faible niveau de scolarité. Et bien que certaines catégories d’emploi soient susceptibles de connaître une croissance dans les années à venir, notamment les catégories des cadres et des administrateurs, les personnes ayant une incapacité se retrouvent sous-représentées dans ces catégories « en croissance ».

Pour éliminer les barrières à l’emploi pour les personnes ayant une incapacité, les employeurs, les décideurs politiques, les travailleurs de la santé, les éducateurs, les architectes et les ingénieurs doivent être formés pour faire « confiance aux personnes ayant une incapacité ». Les employeurs qui font confiance aux personnes ayant une incapacité ont les connaissances nécessaires pour créer un environnement de travail inclusif et accessible, et plaider en faveur du changement social au sein et au-delà de leurs organisations.

En outre, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les enjeux liés à l’incapacité et à l’emploi, notamment la manière dont l’automatisation aura des effets sur les emplois, la manière dont les employeurs peuvent soutenir la transition de l’école vers le travail, et l’identification de pratiques d’accommodement qui aideront les éducateurs et les employeurs à rendre le monde du travail de l’avenir plus équitable et plus inclusif.

En particulier, les recherches indiquent que la transition de l’école vers le travail semble être un défi majeur pour les personnes ayant une incapacité. Les établissements d’enseignement et les employeurs pourraient tirer parti de cette transition pour offrir aux personnes ayant une incapacité des qualifications, des compétences et des diplômes (les personnes ayant une incapacité légère sont déjà bien instruites), afin qu’elles puissent accéder à des emplois dans des industries à forte croissance ayant besoin de travailleurs.

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