Dans un monde du travail de plus en plus déterminé par l’offre et la demande de compétences plutôt que par les diplômes obtenus, les employeurs ont des difficultés à trouver les travailleurs dont ils ont besoin et les travailleurs ont du mal à faire face à l’évolution de la demande. Emna Braham et Steven Tobin exposent le fait que de meilleures informations, plus accessibles, sur le marché du travail sont au cœur de la clarification des compétences et des besoins de formation d’aujourd’hui et de demain.

Points clés

  1. Plus d’un tiers des Canadiens et Canadiennes possèdent des qualifications plus élevées que ce que requiert leur poste et 35 % des employeurs signalent des difficultés à trouver des travailleurs compétents.
  2. En l’absence de données cohérentes relatives aux compétences, il nous est impossible de déterminer si le Canada est aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre, une inadéquation des compétences ou une pénurie de compétences.

Sommaire

Chaque jour, les Canadiens et les Canadiennes font des choix qui influent sur leur carrière et leur vie, et les entreprises font des choix qui influent sur leurs organisations. Pour que leurs décisions soient bien éclairées, une information exacte, opportune et pertinente est nécessaire. Toutefois, les développements récents (y compris l’évolution technologique) ont créé des lacunes en matière d’information dans le domaine des compétences et des exigences relatives aux compétences pour les emplois. Même les compétences exigées pour de nombreux emplois traditionnels sont en train de changer, et les employeurs signalent des difficultés à trouver des travailleurs possédant les compétences requises pour occuper les postes vacants – tant dans les anciens secteurs que dans les nouveaux. De même, les travailleurs ont du mal à comprendre les compétences changeantes requises pour les emplois et souvent, ils ne possèdent pas les outils ni les connaissances nécessaires pour satisfaire à ces nouvelles exigences. Comment les travailleurs et les employeurs comprennent-ils ce marché du travail, qui est de plus en plus régi par la loi de l’offre et de la demande de compétences plutôt que par la qualification des diplômés?

Selon la plupart des mesures, l’économie et le marché du travail du Canada se portent bien, mais pour continuer à stimuler la prospérité et accroître les possibilités économiques, les décideurs politiques et les employeurs devront déterminer et mieux décrire les compétences nécessaires dans ce monde du travail dynamique. Bref, une architecture informationnelle plus robuste et plus perspicace autour des compétences s’impose.

Il faut améliorer la clarté des définitions et la mesure des compétences et faciliter l’accès à l’information sur les compétences demandées aujourd’hui et celles qui devraient être recherchées demain. Autrement, les chercheurs, les décideurs politiques et d’autres personnes ne peuvent pas définir ni mesurer les enjeux liés aux compétences sur le marché du travail.

Pourtant, la taxonomie à elle seule ne suffit pas. Pour que les travailleurs prospèrent et que les employeurs trouvent des talents, la taxonomie des compétences doit être reliée aux professions par le biais de la classification nationale des professions. Si les compétences et les emplois peuvent être mis en correspondance de cette façon, il sera possible de mieux comprendre les caractéristiques des travailleurs et des emplois. À partir de là, toutes les approches possibles, y compris les nouvelles techniques de collecte des données massives, devraient être évaluées et utilisées pour mesurer les besoins en compétences du marché du travail. Emploi et Développement social Canada et Statistique Canada devraient gérer cette taxonomie et cette mise en correspondance pour en assurer la crédibilité, la rigueur et l’intégrité, car ces ministères fédéraux possèdent les connaissances et l’infrastructure statistique nécessaires pour réaliser ce travail.

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