Cadre des compétences et compétences essentielles du Canada
Compétences de l'avenirPoints clés
- On estime que la moitié des adultes en âge de travailler ne possèdent pas le niveau de littératie nécessaire pour réussir dans la majorité des emplois sur le marché ou pour acquérir les connaissances nécessaires à un nouvel emploi.
- La demande augmente non seulement pour les compétences technologiques, mais également pour les compétences générales comme la résilience, la stabilité émotionnel, la flexibilité et l’adaptabilité. Et si les compétences et les aptitudes constituent la nouvelle « monnaie d’échange » en milieu de travail, nous avons besoin d’approches communes pour comprendre comment les définir, les évaluer et les acquérir.
- En dépit des preuves démontrant les effets positifs et la rentabilité des investissements dans l’amélioration des compétences essentielles et du niveau de littératie, le secteur privé n’en fait pas suffisamment. Les Canadiens et Canadiennes accusent un retard par rapport à de nombreux pays quant à leur participation aux multiples possibilités d’éducation des adultes et d’alphabétisation. Le manque d’investissements de la part des employeurs dans le développement des compétences essentielles constitue une importante barrière pour de nombreux adultes possédant un faible niveau de littératie.
Résumé
L’automatisation, les technologies de rupture et la mondialisation accélèrent le rythme du changement dans les milieux de travail. En parallèle, les Canadiens et Canadiennes doivent acquérir et conserver les compétences et aptitudes nécessaires pour faire tourner et évoluer l’économie nationale. Mais comment faire? L’absence d’uniformité dans la nomenclature utilisée par les employeurs, les chercheurs d’emploi et les fournisseurs de services en ce qui a trait aux compétences et aux aptitudes constitue un des défis.
Le rapport met en évidence la nécessité de développer des approches communes pour comprendre comment définir, évaluer et acquérir les compétences. Avant tout, nous recommandons l’élaboration d’un cadre actualisé sur les compétences essentielles comme première étape indispensable. Cette approche aiderait les chercheurs à évaluer qui, parmi le gouvernement, le secteur privé, les établissements d’enseignement et la société civile, est le mieux placé pour piloter le perfectionnement des compétences et des aptitudes et pour veiller à ce que le Canada demeure concurrentiel à l’échelle mondiale.
La demande augmente non seulement pour les compétences technologiques, mais également pour les compétences générales comme la résilience, la stabilité émotionnelle, la flexibilité et l’adaptabilité. Et si les compétences et les aptitudes constituent la nouvelle « monnaie d’échange » en milieu de travail, nous avons besoin d’approches communes pour comprendre comment les définir, les évaluer et les acquérir.
Le rapport passe en revue les méthodes actuelles utilisées pour développer des cadres de compétences et d’aptitudes, en portant une attention particulière au cadre canadien sur les compétences essentielles. Il résume la recherche sur les définitions et les cadres; évalue les niveaux de compétences essentielles au Canada; examine les demandes de réforme du cadre canadien sur les compétences essentielles et avance d’autres pistes de recherche pour appuyer ces efforts.
Pourquoi avons-nous besoin d’un cadre de compétences?
Un cadre de compétences est un outil servant à acquérir, à classifier et à reconnaître les compétences, les connaissances et les aptitudes. Il permet aux employeurs de cerner leurs besoins en compétences et d’évaluer correctement le classement des candidats lors du recrutement. Un cadre bien conçu peut également fournir des renseignements pour les programmes des établissements d’enseignement et de formation.
Emploi et Développement social Canada (EDSC) a récemment élaboré une taxonomie des compétences et des aptitudes pour faciliter le dialogue pancanadien sur les compétences. Il s’agit des descriptions et des définitions de 47 compétences et de 46 domaines de connaissances, complétées par des attributs physiques et personnels. Cependant, le Canada ne possède pas encore de source de données crédible qui permettrait de comprendre la composition et la distribution des compétences dans les différents emplois et chez les différents travailleurs. Relier la taxonomie des compétences et des aptitudes aux professions existant au Canada contribuera à combler ce manque d’information cruciale.
Les données disponibles offrent un éclairage utile sur la situation. Par exemple, le Canada accuse un retard en matière d’éducation des adultes et d’alphabétisation. Les Canadiens et Canadiennes passent également moins de temps en formation que les travailleurs d’autres pays, ce qui s’explique en partie par le manque d’investissements des employeurs dans la formation en compétences essentielles. Selon le portrait général dressé par une étude, le Canada se classe dans la moyenne quant au niveau d’alphabétisation; en dessous de la moyenne pour la numératie; et au-dessus de la moyenne en résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique. Une autre étude a révélé qu’il y a six fois plus de Canadiens et de Canadiennes possédant un niveau 2 en alphabétisation qu’il y a d’emplois nécessitant ce niveau. Par conséquent, il y a des postes occupés par des travailleurs qui ne possèdent pas le niveau d’alphabétisation nécessaire.
Le Canada aurait accès à une mine de renseignements précieux s’il faisait le suivi des neuf compétences de base du cadre sur les compétences essentielles d’EDSC. Les résultats pourraient être bénéfiques pour le potentiel de revenus des Canadiens et Canadiennes tout au long de leur vie, réduire les risques de blessure et l’absentéisme, augmenter la productivité au travail et conduire à un accroissement du PIB.