Résoudre les pénuries à Terre-Neuve et au Labrador : les expériences des employeurs et le marché du travail
Le project Immigration et revitalisation de l’Atlantique du FPP examine la rétention des immigrants et ce rapport, en partenariat avec l’université Memorial, examine les pénuries de main-d’oeuvre qualifiée partout le Canada atlantique.
Introduction
La plupart des pays industrialisés connaissent des pénuries de main-d’œuvre et des écarts de compétences en raison des faibles taux de natalité, du vieillissement de la population et des nouvelles technologies qui nécessitent des travailleurs et travailleuses possédant de nouvelles compétences. Une enquête mondiale menée auprès d’environ 40 000 employeurs dans 43 pays et territoires a révélé que 45 % des employeurs ont déclaré avoir des pénuries de compétences[1].
Ces problèmes sont aussi présents au Canada, et les provinces de l’Atlantique font face à une situation encore plus grave. Les tendances actuelles montrent que la population naturelle baisse, car le nombre de décès est supérieur à celui des naissances, et avec le nombre croissant de baby-boomers qui partent à la retraite, la main-d’œuvre du Canada atlantique est susceptible de diminuer. De 2012 à 2018, la population active a diminué de 54 400 personnes[2]. De plus, le pourcentage de vieillissement de la population est plus élevé au Canada atlantique que dans le reste du pays. En 2018, les personnes âgées de 65 ans et plus représentaient 20,5 % de la population du Canada atlantique[3]. Ce groupe d’âge devrait passer à 30,9 % d’ici 2035, avec une prévision de baisse globale de 5 % de la population totale de la région[4].
Il existe deux grands types de pénuries de main-d’œuvre et de compétences sur le marché : cycliques et structurelles. Les pénuries cycliques de main-d’œuvre et de compétences peuvent être atténuées en augmentant les salaires, en lançant des campagnes de recrutement et en mettant en œuvre des pratiques innovantes en milieu de travail[5]. Toutefois, sous l’effet des changements démographiques et technologiques, les pénuries structurelles de main-d’œuvre et de compétences peuvent être difficilement résolues à court terme en raison d’une pénurie de travailleurs et travailleuses potentiel.le.s possédant les types de compétences requises.
Quelles sont les causes des pénuries de compétences et de main-d’œuvre à Terre-Neuve-et-Labrador?
Les facteurs démographiques, économiques et technologiques et les facteurs de politiques publiques ont des répercussions directes sur les pénuries de travailleurs et travailleuses qualifié.e.s à Terre-Neuve-et-Labrador. Les particularités de chacun de ces facteurs sont présentées au tableau 1 ci-dessous.
Démographie
Alors que la population du Canada a augmenté au cours de la dernière décennie, Terre-Neuve-et-Labrador est la seule province dont la population diminue en raison du vieillissement de la population, de la baisse des taux de fertilité et de l’émigration – comme le montre le tableau 1. Elle avait également le plus faible pourcentage d’immigrants et immigrantes internationaux.ales par rapport à la population totale. La province présentait également l’âge médian le plus élevé et la plus forte proportion de résidents et résidentes âgé.e.s de 65 ans et plus.
Tableau 1. Caractéristiques démographiques du Canada et des provinces de l’Atlantique[6],[7],[8]
En raison de la diminution et du vieillissement de la population, les pénuries de main-d’œuvre et de compétences sont plus graves à Terre-Neuve-et-Labrador que dans les autres provinces de l’Atlantique. De 2014 à 2018, la population active a diminué de 14 835 travailleurs et travailleuses, ou 4,4 %. De plus, près de 35 000 personnes supplémentaires quitteront le marché du travail d’ici 2028, ce qui représente environ 10 % de la population active totale.
Tableau 2. Caractéristiques démographiques de Terre-Neuve-et-Labrador[9]
Les figures 1, 2 et 3 ci-dessous montrent que l’émigration interprovinciale nette est une tendance déterminante pour Terre-Neuve-et-Labrador depuis 2000, car les jeunes travailleurs et travailleuses partent vers d’autres provinces pour y trouver un emploi et des possibilités d’études[10].
Figure 1. Migration nette
Figure 2. Immigration
Figure 3. Émigration
Alors même que la démographie de Terre-Neuve-et-Labrador menace de réduire le bassin de main-d’œuvre, la demande de travailleurs et travailleuses n’a cessé d’augmenter. Cela peut être attribué à la reprise économique qui peut provenir d’un développement solide des ressources naturelles, d’une augmentation des investissements en capital (par exemple les projets West White Rose et Voisey’s Bay) et de la croissance du tourisme, de l’éducation internationale et des industries de haute technologie. Le tableau 3 montre qu’après une contraction économique due à l’effondrement des prix du pétrole, l’économie de Terre-Neuve-et-Labrador s’est redressée depuis 2017, créant plus d’emplois. Cette croissance s’est accompagnée d’un resserrement du marché du travail en raison des départs à la retraite et de l’émigration, le taux d’activité de Terre-Neuve-et-Labrador étant inférieur d’environ 7 % à celui du reste du Canada (tableau 3). Selon un rapport de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, il y avait 2 400 emplois non pourvus à Terre-Neuve-et-Labrador en 2018[11].
Tableau 3. Sélection d’indicateurs économiques, Terre-Neuve-et-Labrador[12]
Alors que la participation de la population active a baissé, le taux de chômage est resté stable et le PIB a progressé à un rythme lent. Normalement, la participation de la population active augmente avec la croissance économique. Cette divergence peut laisser penser que l’économie de Terre-Neuve-et-Labrador transitionne d’une économie basée sur les ressources à une économie du savoir[13], et que certain.e.s employés et employées quittent le marché du travail en raison du manque de compétences appropriées pour trouver un emploi dans la nouvelle économie.
Les tableaux 4 et 5 montrent que les industries liées au pétrole ont employé moins de personnes dans l’économie et contribué moins au PIB provincial entre 2013 et 2017. Parallèlement, la contribution des industries de services au PIB et à l’emploi a progressivement augmenté ou est restée relativement stable au fil du temps.
Tableau 4. Pourcentage du PIB par industrie, Terre-Neuve-et-Labrador[14]
Tableau 5. Emploi des personnes par industrie (en milliers, et en pourcentage de la population totale de la province), Terre-Neuve-et-Labrador[15]
Cette tendance est conforme à la stratégie provinciale de croissance économique visant à diversifier la production économique de Terre-Neuve-et-Labrador tout en maintenant la force des industries de base existantes[16] et en augmentant dans un même temps la capacité des secteurs des services tels que les technologies de l’information et des communications (TIC) et l’éducation internationale.
La technologie change la nature du travail et les compétences nécessaires à celui-ci. Cela peut entraîner une diminution de la demande de main-d’œuvre dans certains domaines et une pénurie de travailleurs et travailleuses qualifié.e.s dans d’autres domaines, ainsi que des lacunes de compétences potentielles. Certains emplois requièrent de nouvelles compétences et d’autres sont créés en réponse à la technologie. Un sondage mené par le Forum économique mondial auprès d’employeurs montre qu’au moins la moitié de tou.te.s les employés et employées doivent suivre un recyclage ou un relèvement des compétences importants pour faire face au changement rapide de la technologie[17].
À Terre-Neuve-et-Labrador, les offres d’emploi seront plus nombreuses dans les professions techniques[18]. Les professions exigeant au moins un diplôme universitaire en administration publique, services d’éducation, services professionnels, scientifiques et techniques figurent parmi les dix premières industries à la recherche d’employés et employées à Terre-Neuve-et-Labrador. Environ 14 % des offres d’emploi exigent au moins un diplôme universitaire ou d’enseignement supérieur[19]. Cependant, seul.e.s 4,6 % des résidents et résidentes de Terre-Neuve-et-Labrador au chômage étaient titulaires d’un diplôme universitaire ou d’enseignement supérieur en 2017[20]. Selon le recensement de 2016, 49,1 % des personnes âgées de 25 à 64 ans possédaient un diplôme collégial[21]. Par conséquent, le chômage est plus susceptible d’être structurel en raison des compétences mal assorties.
Un rapport sur l’évaluation des professions du ministère des Finances de Terre-Neuve-et-Labrador, résumé au tableau 6, indique le type de professions susceptibles d’être en demande dans les années à venir, ventilées selon les exigences en matière d’éducation et de formation. Elles incluent les industries des ressources naturelles avec des professions telles que la transformation, la fabrication et l’exploitation de machines, qui continueront probablement à avoir besoin de travailleurs et travailleuses. De plus, les professions dans l’économie du savoir, telles que les gestionnaires hautement qualifiés dans les services financiers et commerciaux, seront probablement aussi très demandées.
Tableau 6. Évaluation des professions 2018-2027 pour Terre-Neuve-et-Labrador[22]
Terre-Neuve-et-Labrador fait face à des pénuries structurelles de compétences plus graves que les autres provinces, alors même que l’économie transitionne de la dépendance aux ressources à une plus grande diversification. Pour réduire les pénuries de compétences, il est nécessaire de se focaliser sur le recyclage ou le relèvement des compétences de la main-d’œuvre existante ainsi que sur le développement d’un nouveau bassin de travailleurs et travailleuses qualifié.e.s. Les immigrants et immigrantes, les travailleurs et travailleuses étrangers.ères temporaires, les réfugiés et réfugiées et les étudiants et étudiantes internationaux.ales font partie de la solution, et les politiques d’immigration de Terre-Neuve-et-Labrador peuvent faciliter la croissance de cette nouvelle source de travailleurs et travailleuses qualifié.e.s.
Les migrations internationales constituent le principal vecteur de croissance démographique au Canada. Selon Statistique Canada, la croissance de la population par l’immigration a été deux fois supérieure à l’accroissement naturel[23]. Depuis le lancement du Programme des travailleurs étrangers temporaires et du système de points dans les années 1960, les politiques d’immigration ont permis de réduire considérablement les pénuries de main-d’œuvre et de compétences à court et à long termes. La Catégorie de l’expérience canadienne a été introduite pour attirer et retenir les travailleurs et travailleuses qualifié.e.s et les étudiants et étudiantes internationaux.ales qui ont de l’expérience de travail ou d’éducation au Canada afin qu’ils et elles deviennent résidents et résidentes permanent.e.s et atténuent les pénuries de compétences . Ces politiques ont contribué à la réussite du marché du travail, de l’économie et des résultats sociaux du Canada[24].
TAUX ET CATÉGORIES D’IMMIGRATION
Dans le cadre des critères de sélection des immigrants et immigrantes du gouvernement du Canada, la plupart des nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes au Canada sont des immigrants et immigrantes économiques sélectionné.e.s sur la base du système de points qui prend en compte plusieurs facteurs, dont l’éducation et l’âge. Par conséquent, les nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes ont tendance à être plus instruit.e.s que les travailleurs et travailleuses né.e.s au Canada[25],[26], et plus jeunes[27], ce qui signifie qu’ils et elles sont plus productifs.ves et resteront plus longtemps sur le marché du travail. De plus, les immigrants et immigrantes jouent un rôle important dans une économie ouverte en raison de leur connaissance des marchés et des produits de leur pays d’origine[28].
Les contributions les plus importantes des immigrants et immigrantes incluent leur innovation et leur esprit d’entreprise. Les immigrants et immigrantes sont fondamentalement hétérogènes en termes de capacités et de compétences, en raison de leur éducation, de leurs origines culturelles et de leurs expériences professionnelles différentes, qui peuvent être considérées comme d’importantes sources d’innovation[29],[30] et de productivité[31],[32],[33]. En raison de leur goût relativement prononcé pour le risque et du manque de possibilités d’emploi offrant un revenu décent, les immigrants et immigrantes sont également plus susceptibles de créer leur propre entreprise, ce qui peut à son tour générer plus d’emplois pour la communauté locale. Par exemple, plus de la moitié des nouvelles entreprises de la Silicon Valley sont créées par des immigrants et immigrantes, et il en va de même pour le Canada dans son ensemble[34]. Entre 2003 et 2013, la croissance annuelle nette moyenne de l’emploi par entreprise canadienne était plus élevée dans les entreprises appartenant à des immigrants et immigrantes que dans celles dont les propriétaires étaient né.e.s au Canada, tout comme la probabilité d’être une entreprise à forte croissance[35].
Selon les statistiques du gouvernement du Canada présentées au tableau 7, le nombre d’immigrants et immigrantes à Terre-Neuve-et-Labrador a considérablement augmenté entre 2007 et 2018[36]. En partie grâce à l’introduction du Programme pilote d’immigration au Canada atlantique en 2017, un nombre plus important d’immigrants et immigrantes s’installent maintenant à Terre-Neuve-et-Labrador, comme le montre le tableau 7.
Tableau 7. Résidents et résidentes permanent.e.s admis.es à Terre-Neuve-et-Labrador chaque année[37]
Année | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 |
Total des immigrants et immigrantes accueilli.e.s | 546 | 627 | 606 | 714 | 685 | 732 | 835 | 899 | 1 122 | 1 118 | 1 171 | 1 275 |
En fait, seulement 2,4 % de la population totale de Terre-Neuve-et-Labrador est composée d’immigrants et immigrantes, comparativement à 21,9 % pour l’ensemble du Canada[38]. Terre-Neuve-et-Labrador attire relativement moins d’immigrants et immigrantes et peine à retenir les nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes. Comme le montre la figure 4, seulement environ la moitié des immigrants et immigrantes sont resté.e.s à Terre-Neuve-et-Labrador cinq ans après leur admission[39].
Figure 4. Taux de rétention des immigrants et immigrantes sur cinq ans, 2011-2015[40]
ÉDUCATION INTERNATIONALE
En 2014, Terre-Neuve-et-Labrador comptait 2 261 étudiants et étudiantes internationaux.ales qui ont dépensé annuellement 48,2 millions de dollars. La présence de ces étudiants et étudiantes a, à son tour, permis de créer 511 emplois[41], ce qui démontre que les étudiants et étudiantes internationaux.ales non seulement augmentent la consommation et créent plus d’emplois, mais comblent aussi les pénuries de main-d’œuvre en tant que nouveaux travailleurs et nouvelles travailleuses qualifié.e.s[42]. Actuellement, environ 2 800 étudiants et étudiantes internationaux.ales de niveau collégial sont inscrit.e.s à la Memorial University et au College of North Atlantic. En développant une politique appropriée en matière d’éducation internationale et en attirant plus d’étudiants et étudiantes internationaux.ales, l’économie de la province peut croître encore davantage[43]. Toutefois, le nombre d’étudiants et étudiantes internationaux.ales à Terre-Neuve-et-Labrador ne représente que 1 % du nombre total d’étudiants et étudiantes au Canada, alors que la Colombie-Britannique et l’Ontario en ont respectivement attiré 24 % et 48 % en 2017[44]. Même si le taux de rétention des étudiants et étudiantes internationaux.ales est passé à environ 17 % à Terre-Neuve-et-Labrador entre 2004 et 2015[45], il est encore faible par rapport à l’Ontario et au Québec, qui retiennent plus de 70 % des étudiants et étudiantes internationaux.ales[46].
PROGRAMME DES TRAVAILLEURS ÉTRANGERS TEMPORAIRES
Les employeurs canadiens embauchent souvent des travailleurs et travailleuses étrangers.ères temporaires pour combler les pénuries immédiates de compétences et de main-d’œuvre sur une base temporaire. Il s’agit notamment de postes que les citoyens et citoyennes canadien.ne.s et les résidents et résidentes permanent.e.s ne peuvent ou ne veulent pas occuper, tels que le travail saisonnier[47], les professions hautement qualifiées dans le domaine de la technologie et les professions peu qualifiées dans le secteur des services[48].
En 2017, 78 788 travailleurs et travailleuses étrangers.ères temporaires ont été admis.e.s, notamment les aides-soignants et aides-soignantes, les travailleurs et travailleuses agricoles et d’autres travailleurs et travailleuses dont le recrutement nécessite une demande d’Étude d’impact sur le marché du travail (EIMT). De plus, 224 033 permis de travail ont été délivrés dans le cadre du Programme de mobilité internationale (PMI), permis qui sont exemptés d’une EIMT en raison des ententes favorisant des échanges économiques, sociaux et culturels entre le Canada et d’autres pays[49]. Les travailleurs et travailleuses étrangers.ères temporaires peuvent faire une transition vers le statut de résident et résidente permanent.e grâce à la catégorie de l’expérience canadienne au programme des candidats et candidates des provinces et au programme Entrée express[50]. Le nombre de travailleurs et travailleuses étrangers.ères temporaires qui obtiennent le statut de résident et résidente permanent.e est en hausse et la plupart d’entre eux et elles sont des travailleurs et travailleuses hautement qualifié.e.s[51]. Dans le passé, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante a souligné la demande formulée par des employeurs concernant les travailleurs et travailleuses étrangers.ères temporaires à Terre-Neuve-et-Labrador en expliquant que,
« Parfois, nous ne trouvons pas des personnes, peu importe ce que nous faisons. Nous pouvons augmenter les salaires, offrir des avantages, faire ce qui est nécessaire, mais les membres ne reçoivent toujours pas les candidats et candidates requis.es (dans tout le pays)[52] »
Plus récemment, un sondage mené auprès des employeurs et une étude sur l’embauche de travailleurs et travailleuses étrangers.ères temporaires ont également illustré la nécessité des travailleurs et travailleuses à Terre-Neuve-et-Labrador en raison des difficultés à attirer des travailleurs et travailleuses à tous les niveaux[53].
Points de vue des parties prenantes sur l’embauche et la rétention des travailleurs et travailleuses qualifié.e.s
Diverses organisations, y compris les organismes gouvernementaux, les entreprises et les établissements d’enseignement postsecondaire, ont fait part de leurs préoccupations concernant les pénuries de main-d’œuvre et de compétences à Terre-Neuve-et-Labrador. Les employeurs ont un rôle important à jouer; les expériences et les opinions du secteur privé constituent une référence solide pour la prise de décisions visant à combler les lacunes et à relever les défis en matière de compétences à Terre-Neuve-et-Labrador.
En mai 2019, le FPP a organisé des consultations avec les employeurs au St. John’s Board of Trade, afin de mobiliser les employeurs de différents secteurs, notamment l’énergie, les technologies de l’information, l’éducation, le tourisme et les services aux entreprises, et de discuter de sujets urgents tels que :
- le type de pénuries de compétences auquel les employeurs font face;
- les défis ayant des répercussions sur les décisions des employeurs d’embaucher de nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes;
- des exemples de politiques ou de pratiques réussies susceptibles d’aider à surmonter ces difficultés; et
- des propositions à l’intention des gouvernements, des collectivités et des entreprises pour surmonter les pénuries de compétences et améliorer l’emploi et la rétention des nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes.
La consultation menée par l’entremise d’une discussion visait à :
- cerner les secteurs qui connaissent des pénuries de main-d’œuvre et de compétences;
- examiner les facteurs qui influencent les décisions des employeurs d’embaucher des immigrants et immigrantes, des réfugiés et réfugiées, des étudiants et étudiantes internationaux.ales et des travailleurs et travailleuses étrangers.ères temporaires;
- cerner les facteurs ayant des répercussions positives ou négatives sur les décisions des employeurs d’embaucher de nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes;
- cerner les pratiques du gouvernement et des autres parties prenantes susceptibles d’aider les employeurs à recruter des nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes; et
- déterminer les mesures à prendre pour augmenter le taux de rétention des immigrants et immigrantes qualifié.e.s dans la province.
Le tableau 8 résume la contribution des employeurs par l’entremise de leur expérience des pénuries de main-d’œuvre et de compétences et des solutions qu’ils recommandent pour atténuer ces pénuries.
Tableau 8. Résultats sommaires de la consultation des employeurs à St. John’s
Secteur | Pénuries de compétences | Défis | Solutions potentielles |
Ingénierie et énergie | Peu d’employés et employées possèdent les bonnes compétences et peu de nouveaux travailleurs et nouvelles travailleuses intègrent l’industrie |
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Éducation, gouvernement et services |
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Secteur | Pénuries de compétences | Défis | Solutions potentielles |
Entreprises |
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Technologies de l’information et des communications |
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Conclusion et recommandations
Terre-Neuve-et-Labrador fait face à une pénurie de travailleurs et travailleuses qualifié.e.s, notamment dans des domaines tels que le génie informatique, les technologies de l’information, la sécurité alimentaire durable, les soins de santé, le travail social et les services bilingues. Cette situation est particulièrement aiguë dans les collectivités rurales.
Terre-Neuve-et-Labrador a eu du mal à attirer des personnes d’autres provinces en raison d’une situation économique jugée instable et d’un taux de chômage élevé. De même, il est difficile d’attirer des travailleurs et travailleuses immigrant.e.s, car le processus et les règlements d’immigration sont considérés longs et fastidieux, ce qui décourage les employeurs d’embaucher de nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes. De plus, les employeurs hésitent à embaucher des immigrants et immigrantes par crainte qu’ils et elles ne soient pas adapté.e.s à leur culture, ne possèdent pas de compétences linguistiques suffisantes, ne soient pas bien formé.e.s et/ou quittent peu après leur arrivée. De nombreux employeurs, notamment dans le domaine des technologies de l’information, sous-traitent leurs activités, et certains ont déménagé leur entreprise vers d’autres provinces où il est plus facile de trouver et d’embaucher des travailleurs et travailleuses qualifié.e.s.
Les représentants et représentantes du secteur et les employeurs consultés à St. John’s ont formulé les principales recommandations suivantes :
Mettre en place une base de données et une plateforme d’information à guichet unique pour recueillir et fournir des informations sur le marché du travail, les politiques et les services. Cela permettra aux employeurs d’obtenir facilement des informations sur les services et les processus lors de l’embauche d’immigrants et immigrantes, de travailleurs et travailleuses étrangers.ères temporaires et d’étudiants et étudiantes internationaux.ales. Cela aidera également les nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes à s’informer sur les possibilités de carrière, le type de compétences nécessaires dans la province et le type de soutien qui leur est offert.
Faire participer le secteur privé au processus d’élaboration des politiques d’immigration en veillant à ce que les programmes et les processus d’immigration soient éclairés par des employeurs et des entrepreneurs qui comprennent le processus d’embauche et s’efforcent de retenir les travailleurs et travailleuses talentueux.ses.
Continuer à évaluer et à améliorer le Programme pilote d’immigration au Canada atlantique afin de rendre le processus plus facile, plus rapide et plus transparent. Il s’agit notamment de simplifier le processus d’immigration et de fournir des informations adéquates pour éliminer les incohérences et les délais.
Offrir des services juridiques adéquats en matière d’immigration aux employeurs, aux étudiants et étudiantes internationaux.ales et aux travailleurs et travailleuses étrangers.ères temporaires pendant le processus d’immigration et d’emploi.
Établir des partenariats entre les entreprises et le secteur de l’éducation en proposant des programmes de formation conjoints aux immigrants et immigrantes et aux étudiants et étudiantes internationaux.ales, afin que ceux-ci et celles-ci développent des compétences pratiques en milieu de travail, notamment des compétences techniques, des compétences interpersonnelles et des compétences linguistiques bilingues adaptées à la culture commerciale locale.
Établir des liens étroits entre les employeurs, les immigrants et immigrantes et les étudiants et étudiantes internationaux.ales en organisant des événements de réseautage et en mettant en place d’autres services de soutien.
Établir une collaboration entre les établissements d’enseignement et les organismes d’établissement des immigrants et immigrantes afin d’intégrer différentes ressources de formation linguistique partout à Terre-Neuve-et-Labrador et de fournir des informations sur la formation linguistique aux immigrants et immigrantes, aux travailleurs et travailleuses étrangers.ères temporaires et aux étudiants et étudiantes internationaux.ales de façon plus efficace et efficiente.
Améliorer les infrastructures de transport et l’accès à des systèmes de transport public pratiques et abordables pour répondre aux besoins quotidiens de la population en matière de déplacements.
Mettre en place des voies de communication plus larges entre les collectivités locales et améliorer la collaboration entre les parties prenantes afin de diffuser des informations sur les précieuses contributions des immigrants et immigrantes à l’économie et à la société de Terre-Neuve-et-Labrador.
En conclusion, Terre-Neuve-et-Labrador fait face à de graves pénuries structurelles de main-d’œuvre et de compétences qui auront des répercussions sur le développement économique et la prospérité à long terme de la province. Les résidents et résidentes de la province doivent savoir que l’économie de la province peut être améliorée en attirant et en intégrant mieux les nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes. Les immigrants et immigrantes, les étudiants et étudiantes internationaux.ales et les réfugiés et réfugiées qui arrivent à Terre-Neuve-et-Labrador doivent connaître les pénuries de compétences et de main-d’œuvre dans les différents secteurs et les possibilités qui s’offrent à eux et à elles. Enfin, les organismes d’établissement doivent collaborer avec le gouvernement, les employeurs et les établissements de formation pour assurer l’établissement et l’intégration harmonieux des nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes dans la province.
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