Le Nord canadien couvre près de 40 % de la superficie terrestre du pays, et ses icebergs, ours polaires et aurores boréales sont des symboles intimement liés à l’identité canadienne. Le Nord est toutefois bien plus qu’une série de symboles : c’est une région dynamique regroupant de multiples peuples, cultures, communautés, réalités économiques, territoires, plans d’eau et structures de gouvernance. L’avenir du Canada passe par le Nord.

sommaire

Il est temps pour le Canada de reconnaître que le Nord est plus qu’un simple symbole. Au‑delà des icebergs, ours polaires et aurores boréales, souvent associés à l’identité nationale du Canada, les territoires du Nord couvrent près de 40 % de la masse terrestre du pays et recèlent une multitude de possibilités qui s’inscrivent dans les priorités du Canada en matière de politiques stratégiques.

Le Forum des politiques publiques s’est associé au gouvernement des Territoires du Nord‑Ouest pour mettre au point quatre balises qui dirigent notre attention et les discussions se rapportant à la prospérité et au bien‑être du Canada dans l’avenir vers les possibilités qu’offre le Nord. Dans ces brefs documents, des experts se penchent sur quatre questions essentielles pour notre avenir commun.

Dans Des atouts stratégiques en période d’incertitude : Mettre à profit les ressources et l’énergie du Nord canadien, Nick Poushinsky et Pierre Alvarez affirment que les Canadiens et Canadiennes considèrent depuis longtemps l’Arctique comme un élément déterminant de notre pays, convaincus que les autres s’intéressent peu ou pas aux paysages vastes et inaccessibles au nord du 60e parallèle. Récemment, les incidences des changements climatiques, les initiatives agressives en matière de politique étrangère et de mise en valeur des ressources d’un nombre croissant de pays et l’absence d’un cadre stratégique global pour l’Arctique canadien remettent en question cette perspective. La mise en valeur des ressources du Nord a d’importantes retombées stratégiques et économiques pour le Canada, et si elle est effectuée à bon escient, elle peut être très avantageux pour les Canadiens et Canadiennes, aujourd’hui et dans l’avenir.

Dans Frontières incertaines, potentiel inexploité : Défis et occasions pour la souveraineté canadienne dans l’Arctique, Jennifer Spence constate que l’intérêt pour l’Arctique a augmenté de façon exponentielle au cours des deux dernières décennies. Pour certains, la fonte des glaces de mer et la dégradation du pergélisol dans l’Arctique sont des signes avantcoureurs du réchauffement climatique mondial; pour d’autres, l’Arctique représente une voie d’accès à de nombreuses ressources non renouvelables et à de nouvelles routes de navigation internationales plus directes et plus courtes. Par conséquent, les enjeux au cœur du débat sur la souveraineté dans l’Arctique — statut juridique du passage du Nord-Ouest, droits souverains par rapport aux responsabilités, et potentiel socio-économique des ressources du Nord — prennent une nouvelle importance. L’affirmation de la souveraineté du Canada dans l’Arctique n’est, en fin de compte, pas un processus technique; c’est plutôt un processus politique très sensible, qui est resté en suspens pendant des décennies.

Dans Réponses arctiques au changement climatique : Leçons pour le reste du Canada, Ed Struzik avance que les Canadiens et Canadiennes vivant dans le sud du pays peuvent se tourner vers le Nord pour voir non seulement ce que réserve l’avenir, mais aussi comment réaliser ce potentiel. Le Canada a beaucoup à apprendre du Nord, région qui connaît un doublement des superficies brûlées par rapport aux années 1970, une élévation du niveau de la mer dans les zones côtières peuplées ainsi que des sècheresses et inondations plus fréquentes. Les répercussions des changements climatiques sont plus prononcées dans les régions arctiques et subarctiques du Canada, où le climat se réchauffe deux fois plus vite que dans le sud du pays. Elles sont entre autres une menace grave pour les infrastructures, la sécurité humaine, et la sécurité alimentaire.

Enfin, dans Éradiquer la violence familiale et conjugale dans le Nord : La prochaine étape de la réconciliation, Crystal Gail Fraser se penche sur les aspects humains de la réconciliation. Mettant l’accent sur les répercussions de la politique sociale, elle attire notre attention sur les approches novatrices adoptées dans les territoires pour lutter contre la violence familiale et conjugale en ciblant la violence et le traumatisme multigénérationnel. Toutefois, elle nous rappelle que les gouvernements territoriaux ne peuvent pas à eux seuls combattre les injustices énormes de la violence familiale et conjugale. L’établissement de partenariats avec des organisations, entreprises et gouvernements autochtones est une étape importante. La clé du succès sera de permettre aux communautés autochtones, avec l’appui des autorités, d’élaborer leurs propres plans uniques et précis dans ces relations de collaboration.

Le Forum des politiques publiques est heureux de présenter ces quatre balises pour diriger la discussion vers le Nord. Le FPP a pour mandat de contribuer aux discussions importantes sur les politiques publiques au Canada en rassemblant les leaders d’opinion et en leur fournissant une plateforme. Nous espérons que ces éléments contribueront à faire avancer le débat sur l’avenir du Nord du Canada et sur les possibilités considérables qu’il nous offre.

Veuillez noter que le texte complet de ces éléments est disponible en anglais seulement.