En plus d’être l’année et demie pendant laquelle une pandémie a secoué le monde, 2020-2021 aura été marquée par un engagement renouvelé à aborder les domaines de politiques longtemps négligés. La crise de la COVID-19 n’a pas seulement lancé de tout nouveaux défis sur le devant de la scène publique, mais elle nous a également rappelé la nécessité d’agir sur les défis existants et émergents.

Au printemps 2020, lorsque le Forum des politiques publiques s’est penché sur un projet qu’il a appelé Rebâtir le Canada, il a décelé de nombreuses vulnérabilités dans les politiques commerciales en place depuis longtemps – de l’infrastructure d’exportation à notre forte dépendance envers des États-Unis moins fiables et une Chine de plus en plus belliqueuse. De plus, la juxtaposition du commerce et des changements climatiques donnait lieu à une toute nouvelle série de défis. Le carbone s’imposait comme un nouveau facteur de compétitivité, ce qui a de graves répercussions pour une nation comme le Canada qui dépend fortement de ses exportations et qui sert d’entrepôt de ressources pour ses partenaires commerciaux.

À l’été 2020, le Business Council of British Columbia a publié un document détaillé démontrant que les exportations de la province ont généralement une intensité des émissions de carbone inférieure à celle des produits de ses concurrents ou destinés à l’exportation. Le Conseil et nous-mêmes avons estimé qu’il fallait travailler davantage à l’échelle pancanadienne pour comprendre comment le Canada pouvait tirer parti de ses exportations à faibles émissions de carbone (pour notre propre bénéfice et celui de la planète) pour amener ses industries à devenir des producteurs à faibles émissions de carbone. Si le Canada devait continuer à faire partie des grandes nations exportatrices dans un monde où le carbone est entré dans l’équation de la compétitivité au même titre que le coût, une nouvelle approche politique s’imposait. L’article 6 de l’Accord de Paris avait bien évidemment déjà abordé une partie de cette question. Mais cet article est resté une disposition orpheline. Nous avons estimé que le Canada devait l’adopter, ou une mesure similaire, dans son éventail d’intérêts de politiques générales.

Nous avons donc, à la manière du Forum des politiques publiques, réuni diverses parties intéressées pour examiner les enjeux en présence. Le moment semblait bien choisi pour s’assurer que l’article 6 serait à l’ordre du jour des signataires de l’Accord de Paris lors de la réunion de la COP26 prévue en novembre 2021 à Glasgow, en Écosse, ainsi que d’autres mesures multilatérales et bilatérales visant à s’assurer que les systèmes nationaux de comptabilisation du carbone ne fassent pas par inadvertance l’impasse sur un commerce profitable à tous. Le présent rapport est la manifestation de cette préoccupation. Il appelle le Canada à se montrer plus déterminé dans la défense de son intérêt national et à faire en sorte que cet intérêt soit en phase avec celui du monde entier.

Je tiens à remercier tous les participant.e.s à ce processus, et plus particulièrement les auteur.e.s du rapport, l’associée du FPP et ancienne secrétaire du cabinet de la Colombie-Britannique Kim Henderson, l’associé du FPP en compétitivité stratégique Sean Speer, et la chargée senior des politiques du FPP Katie Feenan. Il et elles ont organisé et participé à des séances avec nos partenaires et d’autres personnes pour arriver aux conclusions avant-gardistes que vous découvrirez dans le présent rapport.

Edward Greenspon
Président-directeur général
Forum des politiques publiques

EFFICACITÉ CLIMATIQUE : Ce qu’il faut au canada pour prospérer dans le commerce carboneutre

Synchroniser la compétitivité du Canada et la politique climatique dans une stratégie d’exportation à faibles émissions de carbone

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