Il est important que le Canada veille à accompagner adéquatement les réfugiés récemment arrivés dans leur transition réussie vers un emploi viable. L’évolution du marché du travail au Canada risque d’aggraver les défis auxquels se heurtent les réfugiés qui s’y sont installés. Cette situation concerne notamment les réfugiés pris en charge par le gouvernement (RPG), qui sont ceux qui semblent éprouver le plus de difficulté à trouver du travail. Nous faisons six recommandations au gouvernement du Canada pour un meilleur soutien aux RPG afin que ceux-ci aient de meilleurs résultats sur le marché de l’emploi

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En 2017, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a félicité le Canada pour son accueil de 46 700 réfugiés l’année précédente et a indiqué qu’il s’agissait du « plus grand nombre de personnes admises annuellement depuis la mise en œuvre de la Loi sur l’immigration de 1976 ». La recherche de havres de paix comme le Canada ne peut qu’augmenter en raison des effets des diverses crises mondiales, notamment celle des changements climatiques. Selon le HCR, il y a 70,8 millions de personnes déplacées dans le monde, dont 25,9 millions de réfugiés. Dans le cadre de son Plan des niveaux d’immigration, le Canada reste déterminé à continuer d’accueillir un nombre stable de réfugiés à l’avenir.

Avec un tel engagement, il est important que le Canada veille à accompagner adéquatement les réfugiés récemment arrivés dans leur transition réussie vers un emploi viable. L’évolution du marché du travail au Canada risque d’aggraver les défis auxquels se heurtent les réfugiés qui s’y sont installés. Cette situation concerne notamment les réfugiés pris en charge par le gouvernement (RPG), qui sont ceux qui semblent éprouver le plus de difficulté à trouver du travail en raison entre autres d’obstacles multiples comme leur niveau moindre de compétences et l’absence de relations sociales, sans oublier la discrimination. En effet, seuls 57 % des RPG ont déclaré un salaire cinq ans après leur arrivée. Les défis auxquels font face les RPG risquent de se complexifier avec l’évolution du marché du travail. En effet, d’une part, on s’attend à une baisse de la demande générale de main-d’œuvre, d’autre part les compétences sociales sont de plus en plus recherchées. Or, ces compétences sont intimement liées à la culture et elles sont évaluées de façon subjective par les employeurs.

Nous faisons six recommandations au gouvernement du Canada pour un meilleur soutien aux RPG afin que ceux-ci aient de meilleurs résultats sur le marché de l’emploi. La première porte sur les services de réinstallation : nous recommandons au gouvernement de soutenir la mise au point d’options de collaboration pour les RPG afin de permettre simultanément l’amélioration de leurs compétences linguistiques, l’acquisition d’une expérience professionnelle au Canada et le paiement d’un salaire. Nous recommandons en outre au gouvernement de faire des efforts pour aider les RPG à se constituer un capital social grâce à ses programmes de réinstallation.

Les autres recommandations portent sur l’aide financière que le gouvernement fédéral accorde aux RPG pendant leur première année au Canada. Nous recommandons la réduction du montant prélevé au titre du remboursement de l’aide financière sur le revenu des bénéficiaires afin d’encourager les RPG à chercher du travail, étant donné que le taux de récupération actuel réduit considérablement l’incitation à travailler. Le gouvernement devrait aussi étendre l’admissibilité à l’allocation d’un revenu fédéral à 24 mois, de sorte que ce seuil soit plus pertinent par rapport aux parcours réels de réinstallation des RPG.

Nos recommandations supplémentaires portent sur les questions qui affectent à la fois les RPG et les autres populations, notamment celles relatives à la collecte des données et à la lutte contre la discrimination. Le gouvernement fédéral devrait demander à Statistique Canada de travailler avec les partenaires pour collecter et diffuser à temps les données sur les expériences des réfugiés réinstallés par rapport aux programmes sociaux et à l’emploi. Enfin, le gouvernement devrait élaborer une stratégie nationale de lutte contre la discrimination en mettant l’accent sur l’islamophobie et le racisme envers les Noirs qui semblent affecter de manière disproportionnée les groupes de réfugiés réinstallés.

Les auteurs du rapport utilisent le terme « ancien réfugié » parce que le terme « réfugié » n’est pas une description définitive du statut d’une personne au Canada. Lorsque des RPG arrivent, ils reçoivent le statut de résident permanent et cessent d’être des réfugiés. Nous pensons qu’il est important de les présenter ainsi.

Recommandation 1 : Le gouvernement canadien devrait appuyer la mise au point d’options de collaboration permettant aux RPG d’accéder aux programmes leur donnant la latitude d’améliorer leurs compétences linguistiques tout en acquérant une expérience professionnelle au Canada et en touchant un salaire.

Recommandation 2 : Le gouvernement canadien devrait soutenir la priorisation du développement d’un meilleur capital social pour les RPG par une emphase sur le soutien sociale.

Recommandation 3 : Le gouvernement canadien devrait réduire de 100 % à 50 % le montant des déductions sur les revenus supérieurs à 50 % du soutien au revenu du PAR afin d’encourager les anciens réfugiés à trouver un emploi à plein temps.

Recommandation 4 : Le gouvernement du Canada devrait étendre l’admissibilité au PAR à 24 mois.

Recommandation 5 : Le gouvernement du Canada devrait demander à Statistique Canada de travailler en collaboration avec les ministères fédéraux, les gouvernements provinciaux et les organismes d’établissement pour recueillir et diffuser publiquement des données pertinentes, mises à jour et opportunes concernant les réfugiés récemment arrivés, et particulièrement celles relatives à la participation aux différents programmes sociaux et à l’emploi.

Recommandation 6 : Le gouvernement du Canada devrait élaborer une stratégie nationale pour lutter contre la discrimination à l’égard des anciens réfugiés, avec un accent sur l’islamophobie et le racisme envers les Noirs.

Regardez la présentation du 13 mars 2020 :


Et l’accompagnement visuel

Merci aux partenaires d’Action Canada :