Nous nous penchons ici sur l’intersection de ces deux sujets : l’immigration et le télétravail. En s’appuyant sur la documentation existante et sur des entrevues, nous proposons des recommandations avec des initiatives envisageables et des suggestions de recherches à entreprendre à l’avenir.

La pandémie de COVID-19 a considérablement accéléré l’adoption du télétravail dans de nombreux secteurs de l’économie canadienne. D’après les chercheurs, ce nouveau modèle restera après la pandémie, en particulier pour certains types de travailleurs hautement spécialisés. Dans le même temps, le gouvernement canadien fixe des cibles de plus en plus ambitieuses pour l’immigration pour tenter de surmonter les défis grandissants en matière de démographie et de main-d’œuvre et les travailleurs hautement qualifiés constituent un sous-groupe crucial que le pays espère attirer.

Nous nous penchons ici sur l’intersection de ces deux sujets : l’immigration et le télétravail.

Nos recherches montrent que l’impact du télétravail sur l’immigration commence juste à se faire sentir et, de ce fait, a encore été insuffisamment étudié. En s’appuyant sur la documentation existante et sur des entrevues avec des experts en la matière, des leaders communautaires et des immigrants, nous proposons néanmoins des recommandations avec des initiatives envisageables et des suggestions de recherches à entreprendre à l’avenir.

Les recommandations discutées dans le présent rapport sont résumées ci-dessous.

Politique fédérale en matière d’immigration

  • Pour pleinement profiter du phénomène émergent du télétravail, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) devrait étudier la possibilité d’avoir de nouvelles voies d’accès à un visa de travail pour les immigrants travaillant dans des secteurs se prêtant bien au télétravail.
  • En plus des démarches accélérées pour obtenir un visa de travail, IRCC devrait envisager un visa de travail temporaire conçu pour attirer les personnes qui peuvent faire du télétravail, en particulier les nomades numériques.
  • Pour exploiter au maximum ces nouvelles voies d’accès, IRCC devrait élaborer une stratégie de marketing robuste et ciblée sur les nouvelles démarches d’immigration pour les personnes faisant du télétravail dans d’autres pays comparables, afin de faire connaître le Canada comme une destination intéressante pour le télétravail.

Provinces, territoires et municipalités

  • Pour mettre à profit la contribution potentielle du télétravail au développement économique dans des régions ciblées du pays, IRCC devrait suivre et soutenir les initiatives régionales qui fonctionnent pour faire venir au Canada des télétravailleurs, particulièrement dans les communautés confrontées à des défis en matière de démographie et de main-d’œuvre.
  • Pour attirer dans des régions spécifiques du pays des immigrants qui feront du télétravail, tous les gouvernements devraient élaborer des stratégies holistiques afin de préparer les communautés au télétravail, en abordant les questions de l’infrastructure numérique, l’infrastructure matérielle et les soutiens pour l’établissement.

Employeurs

  • Pour accroître la capacité de l’économie canadienne à attirer les meilleurs talents à travers le monde, le gouvernement du Canada devrait réunir les intervenants concernées dans le but d’élaborer des lignes directrices et des pratiques exemplaires à l’intention des entreprises envisageant d’adopter des formules de télétravail.
  • Pour donner aux entreprises privées de toutes tailles la possibilité de bénéficier du télétravail, le gouvernement du Canada, en collaboration avec des organismes comme la Banque de développement du Canada, devrait créer des soutiens complémentaires pour aider les petites et moyennes entreprises à attirer et retenir des immigrants faisant du télétravail.