Plus de 53 000 Canadiens ont été tués par la COVID-19, soit plus que la Seconde Guerre mondiale et les guerres de Corée et d’Afghanistan réunies.[1] Le cessez-le-feu ou le traité de paix n’existant pas en matière de santé publique, les responsables de la sécurité sanitaire du pays ne pourront plus jamais baisser la garde.

Cela pose une question alarmante : Sommes-nous en train de conclure la paix?

Au début de l’année 2020, la COVID-19 nous a envahis avec une puissance mortelle. Elle s’est répandue facilement et rapidement dans le monde entier, proliférant avant même que de nombreux gouvernements et responsables de la santé publique n’aient pleinement compris l’ampleur de la menace qu’elle représentait. Des mesures extrêmes, telles que la distanciation sociale et le confinement, ont dû être mises en place. Les vaccins mis au point, testés et distribués en un temps record ont finalement permis d’inverser la tendance. La science, et les sciences de la vie en particulier, ont joué le rôle de sauveur[2].

La prochaine pandémie ou la prochaine menace sanitaire pourrait bien défier à nouveau nos attentes. Nous sommes sûrs d’une chose : d’importantes menaces sanitaires continueront à peser sur la santé à l’avenir. La forme, le lieu et le moment sont autant d’inconnues, si bien que nous devons nous préparer à un ennemi de la santé publique que nous ne pouvons pas vraiment identifier.

L’être humain est adaptable. Nous normalisons les menaces omniprésentes et nous nous concentrons sur les problèmes à court terme plutôt que sur ceux à long terme. À mesure que la menace immédiate posée par la pandémie s’éloigne, notre attention est naturellement détournée vers les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. Pourtant, la probabilité qu’une autre pandémie survienne au cours de notre vie avoisine les 38 % et pourrait même grimper jusqu’à 76 % au cours des prochaines décennies[3]. Des tendances telles que la mondialisation, les voyages interrégionaux, l’urbanisation et le changement climatique favorisent l’augmentation de l’incidence des épidémies.

Avant la COVID, le Canada pouvait s’offrir le luxe de ne pas considérer la santé comme une question de sécurité publique. Aujourd’hui, le terme de sécurité sanitaire est entré dans le lexique. Selon les informations recueillies par l’Organisation mondiale de la santé, les agents pathogènes respiratoires tels que la COVID et la grippe seront probablement à l’origine d’une future pandémie en raison de leur taux de mutation élevé et de leur transmissibilité. La sécurité sanitaire est également menacée par la présence croissante de maladies associées aux changements environnementaux qui ont un potentiel épidémique, telles que Candida auris (C. auris), un champignon mortel qui frappe les personnes dont le système immunitaire est affaibli[4] et qui accentue la probabilité d’épidémies extrêmes. Les zoonoses, c’est-à-dire les maladies d’origine animale qui se propagent à l’homme, comme la grippe aviaire, suscitent une inquiétude particulière en tant que source de pandémie, car elles sont imprévisibles et susceptibles de se propager rapidement[5].

Par ailleurs, une situation d’urgence déclenchée par le changement climatique pourrait mettre en péril la sécurité sanitaire des Canadiens. Le Canada a connu un nombre record d’incendies de forêt en 2023[6] : en septembre, plus de 15 millions d’hectares avaient déjà brûlé, soit l’équivalent de la superficie combinée de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Les inondations, la chaleur, les tornades et la pollution atmosphérique étouffante ont atteint des niveaux historiques au cours de l’été. L’hiver à venir pourrait bien être marqué par d’autres tempêtes de glace et d’autres inondations. En bref, le changement climatique provoque déjà une surmortalité, la paralysie ou l’isolement de communautés et la destruction d’infrastructures nécessaires à la survie de l’humanité.

Maintenant que l’intensité du COVID diminue et avant que la prochaine menace pour la santé publique ne se manifeste, il est temps de préparer des défenses pour protéger notre sécurité sanitaire collective. Pour ce faire, il faut, comme lors de la pandémie, réunir les différentes parties, parfois antagonistes, du secteur des sciences de la vie et établir, en temps de paix, une confiance, des partenariats et un sens de l’objectif commun entre le secteur, les gouvernements, les universitaires et les instituts de recherche.

Pour adopter une véritable approche de la sécurité sanitaire, il faut prendre des mesures visant à atténuer les menaces avant qu’elles n’apparaissent, en profitant de la période de calme pour se préparer à la tempête, de la même manière que les infrastructures doivent être construites non pas pour les jours ensoleillés, mais pour les tempêtes qui surviennent une fois tous les 100 ans.

Il faut investir dès aujourd’hui, en s’appuyant sur nos forces existantes et sur les leçons tirées de la pandémie. Ces investissements peuvent sembler superflus, jusqu’à ce que, soudainement, un jour, ils ne le soient plus. Nous devons renforcer les systèmes de collecte de renseignements, tout en améliorant les capacités nationales et en coordonnant les politiques et les systèmes. Et surtout, nous devons faire en sorte que le Canada devienne un acteur indispensable de l’écosystème mondial des sciences de la vie et de ses chaînes d’approvisionnement.

Lors de la dernière pandémie, le Canada n’avait pas grand-chose à échanger et devait payer cher pour obtenir des vaccins. Ne détenant que deux pour cent du marché mondial et n’ayant que peu de capacités de fabrication de vaccins ou d’autres actifs, nous avons été contraints de dépenser et d’acheter plus que nécessaire pour que les fournisseurs poussent leurs palettes de vaccins en direction d’un avion canadien. De son côté, Israël a obtenu certaines des premières livraisons de vaccins en se proposant comme « pays pilote » ayant accès à des systèmes de données sanitaires de premier plan, notamment en ce qui concerne les réactions indésirables[7].
À mesure que les chaînes d’approvisionnement mondiales se resserrent et que d’autres pays renforcent leurs capacités et leur attrait en tant qu’acheteurs, cet impératif revêt un caractère de plus en plus urgent. Le Canada doit profiter de cet interrègne pour identifier et renforcer les domaines dans lesquels il dispose d’un avantage comparatif et qui peuvent être transformés en produits stratégiques commercialisables, notre version des données de santé d’Israël. Comme l’a écrit Kate Bingham, le tsar britannique des vaccins de l’ère COVID, dans son livre The Long Shot: The Inside Story of the Race to Vaccinate Britain, les petits marchés doivent identifier leurs points forts et en tirer parti pour accroître leur pertinence face au pouvoir d’achat des États-Unis, de l’Union européenne ou du Japon. « Nous avons décidé que le seul moyen de rivaliser avec ces acheteurs massifs était de faire du Royaume-Uni le meilleur client possible »[8].

Pour réussir la prochaine fois, il faut d’abord instaurer la confiance aujourd’hui. Au Canada, dans le désarroi de la pandémie, le secteur industriel, le gouvernement et d’autres acteurs ont réussi à surmonter des suspicions de longue date au profit d’une coopération. Au lendemain de la pandémie, il ne faut pas laisser les relations se détériorer.

Pour favoriser une meilleure préparation et une sécurité sanitaire accrue, le Forum des politiques publiques a créé le Forum des sciences de la vie, un lieu de rencontre régulier où les organisations se réunissent autour d’un objectif commun : renforcer la sécurité sanitaire du pays. Le Forum des sciences de la vie réunit des représentants de secteurs tels que les produits pharmaceutiques et les technologies médicales, ainsi que des gouvernements et des organismes de réglementation fédéraux et provinciaux, des universitaires, des organismes sans but lucratif, des dirigeants de la société civile et des chercheurs. Pour garantir la sécurité sanitaire du Canada, une coalition allant dans la même direction est nécessaire.

La nature intersectorielle, pancanadienne et coopérative de notre Forum des sciences de la vie est unique dans ce pays et, à titre anecdotique, extraordinairement rare dans les autres pays. Son objectif est de favoriser les collaborations et de faire progresser les stratégies qui permettront au Canada de mieux se préparer à réagir rapidement à la prochaine menace sanitaire.

De même, le FPP a pour objectif d’étendre ce travail à des considérations relatives à la sécurité sanitaire des Canadiens au sens large. Pour gagner la prochaine guerre, il faut d’abord faire régner la paix.

Bien que le terme « sécurité sanitaire » ait plusieurs définitions, le Forum des sciences de la vie se base sur celle proposée par l’Organisation mondiale de la santé : « les activités nécessaires, à la fois proactives et réactives, pour minimiser le danger et les conséquences des événements de santé publique majeurs qui mettent en danger la santé des personnes dans des régions géographiques et au-delà des frontières internationales »[9].

Cette définition comporte notamment une composante proactive et une composante réactive. Pour atteindre un niveau élevé de sécurité sanitaire, un pays doit investir de manière proactive dans un secteur des sciences de la vie solide, doté d’un ensemble de capacités de base sur lesquelles il peut s’appuyer et qu’il peut renforcer en cas de crise. La sécurité sanitaire est multidimensionnelle et comprend l’évaluation des risques, la planification et la gestion des urgences, la communication entre les acteurs et avec le public, les contributions aux chaînes d’approvisionnement mondiales de produits et l’approvisionnement auprès de celles-ci, ainsi que la capacité de pointe flexible et adaptée aux situations de crise de ces chaînes d’approvisionnement et des systèmes de soins de santé du pays.

Le secteur canadien des sciences de la vie s’est mobilisé et a réagi à la COVID avec une rapidité sans précédent. Les suspicions et les animosités du passé ont été oubliées, les hiérarchies traditionnelles de prestation de soins de santé ont été mises de côté et les entreprises se sont mobilisées pour, dans certains cas, maîtriser et fabriquer des produits qu’elles n’avaient jamais créés auparavant. La méfiance à l’égard du secteur, enracinée dans les débats sur la tarification et l’accès au marché, a été reléguée au second plan pour fournir la recherche, l’équipement et les produits pharmacologiques nécessaires à la réduction des infections par COVID et à la protection de la santé et de la sécurité des Canadiens.

Ce succès sans précédent démontre qu’en travaillant ensemble, les gouvernements et le secteur des sciences de la vie peuvent gagner la confiance du public, essentielle à la mise en œuvre d’une réponse rapide et efficace à une pandémie. La réaction des Canadiens a été positive : 87 % des personnes âgées de cinq ans et plus ont reçu au moins une dose du vaccin contre la COVID et 84 % ont terminé la première série de doses du vaccin[10].

La COVID a également mis en évidence la manière dont un secteur des sciences de la vie dynamique peut jouer un rôle essentiel dans la croissance et la compétitivité futures du Canada. Les gouvernements fédéral et provinciaux et le secteur des sciences de la vie misent sur des initiatives récentes, telles que celles visant à combler le vide en matière de fabrication et à allouer 2,2 milliards de dollars dans le budget fédéral de 2022 à une stratégie nationale pour la biofabrication et les sciences de la vie[11]. Les provinces se concentrent également sur le soutien de leur secteur des sciences de la vie, en encourageant la recherche et l’innovation dans l’ensemble du pays. Une attention particulière est accordée aux domaines dans lesquels nous disposons d’avantages comparatifs potentiels au niveau mondial, tels que l’utilisation de l’intelligence artificielle pour la découverte de médicaments et la richesse et la diversité des données issues des essais cliniques au Canada. Le niveau de la recherche fondamentale sera également essentiel à la préparation face aux menaces potentielles, ainsi que la capacité d’augmenter et de distribuer des diagnostics, des vaccins et des produits thérapeutiques pour contrer les menaces sanitaires.

La pandémie a également mis en évidence des lacunes flagrantes dans la préparation aux situations d’urgence en matière de sécurité sanitaire au Canada. Par exemple, le vérificateur général du Canada a recommandé de lever les obstacles à un meilleur partage des informations sur la surveillance des vaccins et les effets indésirables entre les agences gouvernementales canadiennes, et de partager rapidement ces données avec les fabricants de vaccins et l’Organisation mondiale de la santé[12]. Le vérificateur général a également conseillé à l’Agence de santé publique d’améliorer « son ses processus de suivi automatisé et la qualité des données » afin d’assurer un meilleur suivi des voyageurs, et d’entreprendre une analyse comparative entre les sexes afin d’étudier les effets négatifs potentiels des programmes sur les groupes diversifiés et vulnérables[13].

Le Canada dispose d’une précieuse occasion – aujourd’hui même – de tirer les leçons de la pandémie et de les appliquer à la planification urgente de l’état de préparation. Mais le temps presse.

Par exemple, les dirigeants des filiales canadiennes de nombreuses multinationales impliquées dans la recherche et la production du vaccin contre la COVID ont changé d’emploi, emportant avec eux le souvenir du dialogue collaboratif, de la prise de risque et de l’attention coordonnée qui ont défini la réponse collective du Canada à la pandémie de COVID. Alors que le système reprend ses activités normales et que d’autres priorités politiques importantes occupent le devant de la scène, la volonté d’agir ressentie pendant la pandémie s’estompe. De même, de nombreux Canadiens s’impatientent de pouvoir oublier l’expérience des confinements, des masques et autres restrictions, avec ses nombreuses conséquences sociétales et économiques.

Mais pas si vite. La sécurité sanitaire future du pays est menacée par un tel dérapage.

Les Canadiens ne seront pas indulgents – et ne devraient pas l’être – si le pays se retrouve mal préparé pour affronter la prochaine menace sanitaire. Les Canadiens exigeront davantage la prochaine fois, et mieux. Les décideurs ne peuvent pas faire table rase du passé tant qu’ils n’ont pas renforcé la sécurité sanitaire du pays et sa préparation à la prochaine urgence. Cette période d’opportunité ne peut pas se terminer tant que la planification n’est pas achevée. Pas encore.

Ces recommandations résultent des informations recueillies à ce jour par le Forum des sciences de la vie et décrivent les mesures que le Canada doit prendre pour se préparer à la prochaine urgence sanitaire. Elles suggèrent également des améliorations à apporter à notre réponse lorsque cette urgence se produira.

Par ailleurs, elles reflètent la progression logique de l’élaboration d’une politique, qui commence par la définition d’une stratégie visant à améliorer l’état de préparation. S’ensuit la conception d’une structure et d’une organisation spécifiquement destinées à façonner et à superviser la mise en œuvre des processus et des activités qui aboutiront au résultat souhaité : une plus grande sécurité sanitaire pour les Canadiens.

Recommandation 1.1 – Créer une institution chargée de superviser la sécurité sanitaire.

La pandémie a révélé une absence flagrante : le Canada ne dispose pas d’une institution capable de mettre en relation une chaîne d’exigences et de rôles urgents en cas de crise sanitaire. La bonne volonté des alliés du Canada, l’approbation rapide des vaccins et des kits de test, la volonté de payer pour l’approvisionnement et la création de nouveaux groupes de travail et de tables scientifiques, notamment avec des mandats clairs pour fournir des conseils, ont permis d’accomplir le travail contre toute attente.

Nous avons appris à travers cette expérience qu’une gouvernance et une autorité bien définies doivent être mises en place pour permettre la planification, les tests et la préparation. D’autres pays appliquent cette leçon et créent des institutions telles que la Biomedical Advanced Research and Development Authority (BARDA) des États-Unis, l’Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA) de l’Union européenne et l’Advanced Research and Invention Agency (ARIA) du Royaume-Uni. Tous ces organismes sont clairement chargés par les gouvernements nationaux d’assurer la sécurité sanitaire de leur pays et sont compétents pour prendre des décisions en matière d’investissement et d’approvisionnement afin de mener à bien cette mission.

Comment devrait se présenter cette nouvelle entité au Canada?

Cette institution devrait être responsable de la préparation aux urgences sanitaires en réunissant des partenaires sectoriels et gouvernementaux autorisés à agir rapidement, ainsi qu’à réaliser des investissements pour renforcer la sécurité sanitaire du Canada entre et pendant les crises.

Une « BARDA canadienne », financée par des fonds fédéraux fiables et immédiatement disponibles, doit être chargée de détecter les urgences sanitaires et d’y répondre, en veillant à ce que les diagnostics, les médicaments, les vaccins et les autres contre-mesures médicales soient rapidement mis au point, fabriqués ou acquis grâce à des pratiques d’achat innovantes. Elle devrait évaluer les menaces, soutenir la recherche et l’innovation, faire face aux changements du marché et prendre en compte la capacité industrielle et les chaînes d’approvisionnement mondiales. Elle doit toutefois aussi reconnaître le rôle central des provinces et des territoires dans la gestion des systèmes de santé, la distribution des médicaments, des produits thérapeutiques et des dispositifs médicaux, et la prise de décisions en matière d’achats.

À l’instar de la BARDA aux États-Unis et de ses plans quinquennaux, la nouvelle entité doit procéder à des mises à jour régulières du plan stratégique de sécurité sanitaire du Canada, y compris des rapports publics sur l’état du système de sécurité sanitaire.

Afin d’être efficace, cette entité doit également être dotée d’un personnel de haut niveau, issu du monde entier et bénéficiant de relations internationales. Au Canada, elle doit réunir des partenaires de toute la chaîne de valeur des sciences de la vie et mettre en place des systèmes qui garantissent la capacité de produire ou d’acquérir tout ce qui est jugé nécessaire, y compris auprès de fournisseurs multiples, comme ce fut le cas pour les vaccins contre la COVID. L’objectif inébranlable : faire face aux futures menaces pour la santé, avant même de connaître l’ampleur et l’impact d’une menace spécifique.


Questions stratégiques :

Pour mettre en œuvre chacune de ces recommandations, il faut répondre à une série de questions stratégiques et définir des cibles et des objectifs clairs. Les préoccupations et questions spécifiques soulevées par le Forum des sciences de la vie sont les suivantes :

  1. Quelles leçons le Canada peut-il tirer des expériences menées dans le cadre du COVID aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans l’Union européenne afin de mettre en place une nouvelle institution chargée de superviser la sécurité sanitaire?
  2. Quelles relations une « BARDA canadienne » devrait-elle entretenir avec ses homologues internationaux et avec les institutions nationales existantes chargées de la sécurité et de la préparation sanitaire?
  3. Quelles tâches essentielles devraient être confiées à cette nouvelle entité et qui et quoi devrait-elle superviser?
  4. Comment appliquer les enseignements tirés des systèmes d’intervention d’urgence utilisés lors de la crise de la COVID-19 pour renforcer la réponse du Canada aux futures menaces sanitaires? Il peut s’agir d’enseignements tirés de l’utilisation de mécanismes de passation de marchés innovants, de systèmes de communication et/ou de systèmes de suivi des données.
  5. La BARDA se concentre actuellement sur la recherche et le développement avancés, en privilégiant les essais cliniques de phase 1 pour les produits pharmaceutiques sortant de la phase de développement préclinique. Le Canada peut-il mettre en place et soutenir un tel niveau de détermination pour développer la préparation médicale et les contre-mesures dans ce pays?

Recommandation 1.2 – Identifier, créer et promouvoir des domaines dans lesquels le Canada peut bénéficier d’un avantage comparatif.

La mondialisation favorise la propagation d’une pandémie, mais elle aide aussi à la vaincre; la maîtrise de la maladie est inévitablement tributaire de la coopération mondiale. Aucun pays ne disposait à lui seul de toutes les idées, de tous les matériaux, de toutes les ressources, de toutes les capacités, de toutes les bases de connaissances ou de toutes les capacités industrielles nécessaires pour venir à bout de la pandémie. Des pays comme Israël, le Royaume-Uni et les États-Unis ont su profiter de leurs capacités uniques dans le domaine des sciences de la vie pour participer aux négociations mondiales. Israël a utilisé ses données sanitaires pour se procurer rapidement le vaccin de Pfizer, le Royaume-Uni a fait appel à ses capacités en matière de biosciences et de bioindustrie, et les États-Unis ont utilisé leur puissance commerciale, exprimée par l’opération « Warp Speed[14] », pour accélérer le développement, la fabrication et la distribution des vaccins. À l’instar de nombreux pays, la taille du marché limite la capacité du Canada à devenir autosuffisant ou à rivaliser avec les géants mondiaux des sciences de la vie. Il ne s’agit donc pas d’être compétitif, mais plutôt de devenir essentiel.

Pour renforcer l’avantage comparatif du Canada, il faut développer des produits stratégiques commercialisables qu’il peut apporter à la table des négociations en cas de crise – les produits, les procédures et les processus que le Canada peut fournir à la réponse internationale à la prochaine urgence en échange de l’accès aux biens et services essentiels d’autres nations[15].

Quels sont les besoins du monde auxquels le Canada est en mesure de répondre? Comment le Canada peut-il devenir essentiel aux chaînes d’approvisionnement mondiales des sciences de la vie? Compte tenu de la taille réduite de notre marché, nous devons identifier les domaines et les compétences à privilégier pour occuper une place de choix à l’échelle mondiale, en nous insérant dans les chaînes de valeur et d’approvisionnement mondiales en matière de sécurité sanitaire. Pour ce faire, nous devons mettre l’accent sur la préparation plutôt que sur la réaction, de telle sorte que nos partenaires multinationaux sachent ce que nous sommes en mesure de fournir en grande quantité et à brève échéance en cas de besoin.

Le Canada dispose d’une science solide. Grâce à l’excellence scientifique dans le domaine des thérapies génétiques et des cellules souches, des nanoparticules lipidiques, etc., chaque vaccin contre la COVID utilisé contient un peu de recherche canadienne. Nous disposons également d’un vivier de talents compétitif au niveau international et, au prix d’un effort concerté, ces deux atouts peuvent constituer un avantage comparatif. Nous devons :

  • Renforcer et exploiter la richesse des talents qui existent dans le secteur des sciences de la vie au Canada, tant au sein de sa main-d’œuvre que dans les communautés universitaires et de recherche au sens large;
  • Améliorer le fonctionnement des essais cliniques afin de réduire les coûts et d’accroître la rapidité et la flexibilité dans l’obtention des résultats; et
  • Renforcer notre capacité à produire les matériaux dont le reste du monde a besoin.

Telles sont les conditions préalables qui permettront au Canada, sur son territoire, de devenir un partenaire à part entière et de grande valeur à l’échelle internationale pour répondre aux futures urgences sanitaires.


Questions stratégiques :

  1. Quelles compétences et quels produits le Canada peut-il développer pour combler les lacunes des chaînes de valeur mondiales des sciences de la vie?
  2. Quelles ressources du système de santé canadien sont des atouts stratégiques qui répondent aux meilleures pratiques mondiales et sont commercialisables?
  3. Au niveau international, dans quels domaines le Canada peut-il devenir essentiel, sachant que nous ne pouvons pas tout faire par nous-mêmes et que le marché canadien n’est pas assez grand – et que l’accès national aux capitaux n’est pas suffisant – pour rivaliser directement avec les principaux acteurs tels que les États-Unis ou l’Europe?
  4. Quels sont les domaines dans lesquels le Canada possède déjà, ou dans lesquels nous pouvons acquérir, une valeur stratégique à offrir au reste du monde dans le domaine des sciences de la vie?
  5. À l’instar d’Israël qui a mis au point des données pour les vaccins, comment le Canada peut-il tirer parti de la diversité de sa population pour constituer l’ensemble de données sur la santé le plus diversifié sur le plan génétique?
  6. Le Canada affiche également une fracture urbaine-rurale importante, caractérisée par de grands centres urbains et un ensemble diversifié de communautés rurales, y compris les communautés autochtones dans les régions reculées, qui donnent un aperçu des différents défis liés à l’accès, à la langue et à l’équité, ainsi que de la manière d’assurer la participation des personnes les plus éloignées. Pouvons-nous appliquer les enseignements tirés et amplifier nos expériences réussies nos expériences réussies en matière de sécurité sanitaire pour ces communautés à d’autres nations confrontées à des défis démographiques similaires?
  7. Comment le Canada peut-il s’appuyer sur les travaux du Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) et de nombreuses provinces, qui ont élaboré des lignes directrices visant à donner la priorité à la vaccination des personnes les plus vulnérables pendant la pandémie, en tenant compte d’éléments tels que les conditions de travail et de vie?

Recommandation 1.3 – Le Canada doit devenir l’un des meilleurs clients des chaînes d’approvisionnement mondiales en biens et services essentiels grâce à l’élaboration de mécanismes d’approvisionnement novateurs et à l’institutionnalisation de ceux qui ont été mis au point pendant la pandémie.

Avec seulement 2 % du marché mondial des sciences de la vie, le Canada n’est pas pour autant dépourvu d’influence. Le Canada doit développer et produire des produits commercialisables à l’échelle mondiale, mais il doit également faire preuve de stratégie quant à son rôle de consommateur dans les chaînes d’approvisionnement mondiales en matière de sécurité sanitaire.

Par exemple, Santé Canada a joué un rôle international majeur en étudiant les implications du transfert de la résistance aux antimicrobiens des animaux vétérinaires aux humains, ainsi qu’en évaluant la manière dont la flexibilité réglementaire qui a permis l’approbation rapide des médicaments en réponse à la COVID pourrait être adaptée à toute menace future émergente de résistance aux antimicrobiens[16].

Le Canada peut se doter d’un avantage comparatif en tant que meilleur client en s’appuyant sur sa réputation d’excellence en matière de passation de marchés pendant la pandémie. Parmi les mécanismes d’approvisionnement novateurs figurent des outils tels que les accords préalables à l’achat, les contrats à long terme (peut-être sur le modèle du Royaume-Uni et de la France, qui ont conclu des contrats à long terme avec des entreprises en vue de créer des structures d’investissement nationales), et les systèmes d’approvisionnement fondés sur le meilleur rapport qualité-prix plutôt que sur la conformité au coût le plus bas.


Questions stratégiques :

  1. Comment le Canada conservera-t-il le soutien des fournisseurs traditionnels au cours de la prochaine crise?
  2. Quelles innovations en matière de passation de marchés peuvent être envisagées pour renforcer l’image internationale du Canada en tant que démocratie stable et pacifique, ainsi que sa réputation positive auprès des investisseurs?
  3. Quel mécanisme permettrait de fournir un indicateur de marché clair de l’intention d’acheter à des fournisseurs particuliers? Comment pouvons-nous convaincre les entreprises d’investir au Canada, tout en garantissant un niveau de capacités de base permettant d’augmenter les capacités nationales en cas de crise?
  4. Comment les gouvernements fédéral et provinciaux peuvent-ils s’adapter aux risques émergents et donner au service public le pouvoir de prendre des décisions rapides en matière d’approvisionnement, en assurant un financement rapide, suffisant et garanti pour mettre en œuvre ces décisions?
  5. Comment le Canada peut-il mettre en place un système qui recueille des données post-commercialisation sur des produits tels que les vaccins et fournir un retour d’information en temps réel aux fabricants de produits pharmaceutiques?
  6. Comment une reconnaissance internationale peut-elle être forgée autour des forces du marché canadien, ainsi que de nos systèmes de soins de santé, afin que nos partenaires veuillent du Canada dans leurs chaînes d’approvisionnement?
  7. Comment le Canada devrait-il répondre à la proposition d’un traité multinational sur les pandémies, prévoyant une série de règles d’approvisionnement garantissant la distribution mondiale de vaccins, de produits diagnostiques et de produits thérapeutiques[17]?

Recommandation 2.1 – Mettre en place des systèmes électroniques normalisés et anonymes de collecte de renseignements permettant de recueillir et de regrouper les données en temps réel indispensables à la prise de décision en matière d’intervention sanitaire d’urgence.

Pour combler les principales lacunes de ses systèmes actuels de collecte de renseignements sur la santé, notamment le manque d’interopérabilité et d’échange de données en temps réel[18]. le Canada doit tout d’abord identifier les données indispensables avant, pendant et après une urgence sanitaire. Ces données en temps réel peuvent également constituer un avantage concurrentiel que le Canada peut utiliser pour développer ses produits commercialisables.

À l’heure actuelle, il est difficile de dresser un tableau national de la sécurité sanitaire globale du Canada en cas de crise. Les données recueillies manuellement par les systèmes provinciaux qui fonctionnent trop souvent de manière isolée risquent d’être incomplètes et obsolètes. Par ailleurs, les mesures de santé publique relatives à la transmission des maladies et aux épidémies, à l’efficacité des vaccins et à leurs effets indésirables, aux achats et à la gestion des ressources humaines dans le domaine de la santé sont réparties entre différents ministères et administrations — et chacun disposant de son propre système de données — au sein du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux.

Il convient d’avoir pour objectif de constituer, par exemple en recourant à l’intelligence artificielle, un ensemble de données précises en temps réel permettant de déterminer l’efficacité des mesures d’urgence sanitaire et de permettre aux décideurs de combler rapidement les lacunes relatives à des questions telles que les taux d’infection et de vaccination, ainsi que de surveiller l’environnement de la menace.


Questions stratégiques :

  1. Comment intégrer l’infrastructure des données de santé publique et les systèmes de collecte de renseignements pour détecter et planifier les souches virales, les épidémies, la disponibilité des produits de santé et la distribution des vaccins?
  2. Comment mieux utiliser les données pour comprendre où les produits doivent être distribués une fois qu’ils sont arrivés au Canada, et qui doit les recevoir?
  3. Comment construire des réseaux de données permettant de fournir des informations nationales en temps réel sur les stocks de produits nécessaires pour répondre aux urgences sanitaires?

Recommandation 2.2 – Améliorer la communication concernant les risques liés aux urgences sanitaires, en y intégrant des stratégies de lutte contre la désinformation et les fausses informations.

Dans toutes les communications sur les risques[19] effectuées au nom des pouvoirs publics, il convient de reconnaître que les commentaires et les conseils sont fondés sur les meilleures informations scientifiques disponibles au moment de la déclaration. Elles doivent également préciser que la science peut évoluer et que des preuves ultérieures peuvent modifier les décisions, les conclusions ou les conseils[20].

Des communications incohérentes, et parfois contradictoires, sur des sujets tels que le masque et l’efficacité de certains vaccins ont semé la confusion parmi la population pendant la pandémie, laissant le champ libre à la désinformation et contribuant à la polarisation croissante de la société canadienne[21].

Le Canada doit créer un système qui assure l’équité des communications entre les communautés dans plusieurs langues, en ligne, dans la presse écrite et dans les médias grand public et sociaux. Il faut notamment prévoir des informations et des actions de sensibilisation destinées à répondre aux différents besoins des communautés éloignées, immigrées, autochtones, urbaines et rurales.


Questions stratégiques :

  1. Comment le Canada devrait-il partager des informations exactes et en temps opportun pour contrer les effets néfastes que peuvent avoir les diffuseurs ignorants ou malveillants de fausses informations et/ou de désinformation?
  2. Comment le Canada pourrait-il au mieux collaborer avec la nouvelle plate-forme de l’Organisation mondiale de la santé sur les pandémies afin de partager des informations et d’améliorer l’état de préparation du pays à la prochaine pandémie?[22]
  3. Recommandation 2.3 – Effectuer régulièrement des tests de préparation des systèmes grâce à des simulations et à des scénarios en vue de repérer les faiblesses de l’état de préparation.

Le Canada doit organiser régulièrement des exercices et des simulations de crise sur la sécurité sanitaire nationale, auxquels participeront les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, les entreprises, les universitaires et les experts, afin de tester les systèmes de préparation à la sécurité sanitaire et à la gestion des situations d’urgence. Ces exercices compléteront la participation du Canada à des exercices similaires organisés par l’OMS. Les simulations nationales devraient inclure :

  • Des essais portant sur les systèmes de communication et de données relatifs à l’offre et à la demande de vaccins, de dispositifs médicaux, d’équipements de protection individuelle, de flacons et de produits thérapeutiques, et

Les entreprises devraient également tester leurs capacités d’intervention en cas d’urgence afin de remédier à leurs lacunes. Ces simulations devraient porter sur la validation ou la rectification des analyses des menaces et sur la reproduction de l’environnement sous pression et caractérisé par un manque de temps, qui a été une contrainte constante tout au long de la pandémie.


Questions stratégiques :

  1. Le Canada peut-il devenir un acteur de premier plan au niveau mondial en matière d’intervention d’urgence en cas de pandémie, un centre de bonnes pratiques?
  2. Le Canada pourrait-il accueillir un congrès international annuel sur les bonnes pratiques et les tendances?
  3. L’Organisation mondiale de la santé a récemment organisé une simulation de crise pandémique à laquelle ont participé des représentants d’Affaires mondiales Canada. Quels sont les enseignements tirés de cet exercice international qui peuvent être appliqués au niveau national, soit pour effectuer nos propres simulations, soit pour identifier les domaines dans lesquels les avantages comparatifs du Canada pourraient devenir des éléments commercialisables dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, contribuant ainsi à faire du Canada un fournisseur de choix?

Si pas maintenant, quand?

Nous avons aujourd’hui une occasion unique d’améliorer la sécurité sanitaire des Canadiens pour les décennies à venir.

Les entreprises, les pouvoirs publics et les universités ont bien collaboré pendant la pandémie, obtenant des résultats impressionnants dans un laps de temps extraordinairement court. La confiance entre les différents acteurs subsiste, et nous avons la possibilité de la renforcer. Les leçons tirées de l’expérience acquise lors de la pandémie de COVID doivent être mises à profit pour mieux se préparer à l’avenir, afin de faire régner la paix.

Le Forum des sciences de la vie du FPP s’est engagé à soutenir ces efforts. En favorisant le dialogue et la collaboration entre le secteur des sciences de la vie et le gouvernement, le forum contribue à instaurer la confiance nécessaire aux investissements et aux innovations qui renforceront la sécurité sanitaire du Canada. En partenariat avec le gouvernement du Canada, et idéalement avec une nouvelle institution canadienne de sécurité sanitaire, les membres du forum aideront à identifier les avantages économiques et stratégiques du Canada, ainsi que les atouts qu’il peut faire valoir dans les négociations internationales, obtenant ainsi un effet de levier pour mieux répondre à la prochaine urgence sanitaire, quelle qu’elle soit.

Personne ne souhaite que se répète l’expérience du SRAS, au cours de laquelle des recommandations post-mortem approfondies sont restées sans suite et n’ont donné lieu qu’à des mesures limitées[23], obligeant le Canada à repartir quasiment de zéro face à la crise de COVID.

Cela ne doit pas se reproduire.

Les citoyens n’oublieront jamais à quel point la pandémie a changé leur vie et celle de leur famille et de leurs amis, ni ce qui a permis d’apaiser ou non leurs inquiétudes. Sans surprise, les Canadiens se montrent aujourd’hui peu patients à l’égard des retards. Dans le monde de l’après-COVID, les stratégies et les plans d’action qui n’aboutissent ni à une action ni à un changement ne suffiront plus.

Les pandémies ne sont plus des événements historiques ancrés dans un passé lointain, ni du ressort de la science-fiction. Les Canadiens seront confrontés à toute une série de menaces sanitaires au cours de leur vie, de la même manière que les inondations, les incendies et d’autres phénomènes climatiques centennaux surviennent aujourd’hui presque tous les ans. Face à toutes ces menaces, le secteur canadien des sciences de la vie doit élaborer des plans de préparation aux situations d’urgence et mettre en œuvre des contre-mesures médicales.

La prochaine fois qu’une situation d’urgence en matière de sécurité sanitaire s’abattra inévitablement sur nous, les Canadiens s’attendront à une réponse stratégique et énergique, mise au point pendant les précieux moments qui séparent les crises. Mettons-nous au travail.

NOTES DE FIN

  1. Musée canadien de la guerre. (s.d.). Le Canada et la guerre; Le Canada et la guerre en Afghanistan. Anciens Combattants Canada. (s.d.); Guerre de Corée. Gouvernement du Canada.
  2. Vaccine and Infectious Disease Organization. (2023). Next time we must do better: Building Canadian capacity for pandemic response, pp 5-8.
  3. Marani, M., Katul, G.G., Pan, W.K., and Parolari, A.J. (2021). Intensity and frequency of extreme novel epidemics, 118(35). PNAS. doi:10.1073/PNAS.2105482118. 
  4. Carroll, L. (20 mars 2023). Deadly fungal infection spreading at an alarming rate, CDC says. CNBC.
  5. Marani, M., Katul, G.G., Pan, W.K., and Parolari, A.J. (2021). Intensity and frequency of extreme novel epidemics, 118(35). PNAS. doi:10.1073/PNAS.2105482118. 
  6. Ressources naturelles Canada. (23 août 2023). Rapport national sur la situation des feux de végétation Gouvernement du Canada.
  7. Bahar, D. (5 janvier 2021). The secret sauce behind Israel’s successful COVID-19 vaccination program. Brookings Institution.
  8. Bingham, K., and Hames, T. (5 décembre 2023). The Long Shot: The Inside Story of the Race to Vaccinate Britain. Oneworld Publications.
  9. Organisation mondiale de la Santé (s.d.) Health Security.
  10. Gouvernement du Canada. (23 juin 2023). Vaccination COVID-19 : Couverture vaccinale
  11. Gouvernement du Canada. (28 juillet 2021). Stratégie en matière de biofabrication et de sciences de la vie du Canada; Vaccine and Infectious Disease Organization. (2023). Next time we must do better: Building Canadian capacity for pandemic response, p. 19.
  12. Vérificateur général du Canada (6 décembre 2022). 2022 — Rapports 9 et 10 2022 — Les vaccins contre la COVID-19.
  13. Vérificateur général du Canada (10 novembre 2021). Rapport 15 — Contrôle des ordonnances de quarantaine et de dépistage de la COVID-19 — Agence de la santé publique du Canada
  14. U.S. Government Accountability Office. (11 février 2021). Operation Warp Speed:Accelerated COVID-19 Vaccine Development Status and Efforts to Address Manufacturing Challenges.
  15. Vaccine and Infectious Disease Organization. (2023). Next time we must do better: Building Canadian capacity for pandemic response, pp. 25-32.
  16. International Coalitions of Medicines Regulatory Authorities. (Novembre 2022). Antimicrobial Resistance Best Practices: Working Group Report and Case Studies.
  17. Agence de la santé publique du Canada (24 août 2023). Rôle du Canada par rapport à l’élaboration d’un instrument international en cas de pandémie. Gouvernement du Canada.
  18. Forum des politiques publiques (Janvier 2023). Reprendre en main les soins de santé : Comment accélérer une réforme centrée sur les personnes, p. 11.
  19. Organisation mondiale de la Santé (s.d.) Risk communication and community engagement.
  20. Vaccine and Infectious Disease Organization. (2023). Next time we must do better: Building Canadian capacity for pandemic response, p. 21.
  21. Ling, J. (1 août 2023). Le fossé se creuse : La montée de la polarisation au Canada. Forum des politiques publiques.
  22. Organisation mondiale de la Santé (s.d.) WHO Hub for Pandemic and Epidemic Intelligence.

Santé Canada. (2003). Leçons de la crise du SRAS : Renouvellement de la santé publique au Canada. Gouvernement du Canada; Vaccine and Infectious Disease Organization. (2023). Next time we must do better: Building Canadian capacity for pandemic response, pp.17-18.

REMERCIEMENTS

Lorsque le Forum des politiques publiques s’est lancé dans la rédaction de ce rapport, nous avons reconnu que le renforcement de la sécurité sanitaire du Canada nécessiterait la collaboration de dirigeants gouvernementaux créatifs et tournés vers l’avenir, ainsi que des acteurs de premier plan du secteur des sciences de la vie. Et c’est ce qui s’est passé. Les idées générées par le Forum des sciences de la vie (FSV) du FPP ont contribué aux idées et recommandations politiques présentées dans ce rapport. Nous remercions les membres suivants du FSV pour leur temps, leur énergie et leur volonté de partager leurs expériences :

Partenaires stratégiques :

  • Santé Canada
  • Institut canadien d’information sur la santé
  • adMare BioInnovations
  • Hoffmann-La Roche Limited
  • Roche Diagnostics
  • Roche MedTech
  • Johnson & Johnson Inc.
  • Innovation, science et développement économique Canada
  • Agence de santé publique du Canada
  • Bayer Inc.
  • Eli Lilly Canada Inc.

Partenaires de soutien :

  • Réseau de cellules souches
  • Astellas Pharma Canada, Inc.
  • Moderna, Inc.
  • Sciences de la vie Ontario
  • Ipsen Biopharmaceuticals Canada, Inc.
  • Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé

Forum des sciences de la vie – Table de leadership :

  • Mark Lievonen, Coprésident du Forum des sciences de la vie du FPP
  • Ilse Treurnicht, Coprésidente du Forum des sciences de la vie du FPP
  • Simon Kennedy, Ministre adjoint, Innovation, science et développement économique Canada
  • Ritu Banerjee, Vice-ministre adjointe, Innovation, science et développement économique Canada
  • Stephen Lucas, Ministre adjoint, Santé Canada
  • Eric Bélair, Sous-ministre adjoint délégué à Santé Canada
  • Patrick Dicerni, Vice-ministre adjointe, Ministère de la santé, Ontario
  • David O’Toole, Président et directeur général, Institut canadien d’information sur la santé (ICIS)
  • Lesia Babiak, Chef, affaires gouvernementales et politiques du Canada, Johnson & Johnson
  • Gordon McCauley, Président et directeur général, adMare BioInnovations
  • Suzanne McGurn, Président et directeur général, ACMTS
  • Cate Murray, Président, Réseau de cellules souches
  • Ed Dybka, Directeur général, Ipsen Biopharmaceuticals Canada
  • Patricia Gauthier, Directrice générale du pays, Moderna
  • Stefan Raos, Directeur général par intérim, Moderna
  • Brigitte Nolet, Président et directeur général, Roche Canada Pharma
  • Jodi Butts, Conseillère principale, WATSON Advisors
  • Karen Oldfield, Président et directeur général, Régie de la santé de la Nouvelle-Écosse
  • Chad Mitchell, Sous-ministre adjoint, prestations pharmaceutiques et complémentaires, Gouvernement de l’Alberta
  • Stephen Bent, Directeur général, politique stratégique et planification, Agence de santé publique du Canada
  • James Brodie, Directeur général, Johnson & Johnson MedTech (JJMT)
  • Michele D’Elia, Directrice administrative, affaires médicales et scientifiques, Roche Diagnostics
  • Jill Daley, Avocate générale, Eli Lilly Canada Inc.
  • Frank Stramaglia, Directeur général, Astellas Pharma Canada
  • Berkeley Vincent, Président, Janssen Inc.
  • John Wilkinson, Membre du conseil d’administration, Sciences de la vie Ontario
  • Frank Béraud, Directeur général, Montréal InVivo
  • Edward Greenspon, Président et directeur général
    Forum des politiques publiques
  • Kathleen Gnocato, Vice-présidente, engagement stratégique, Forum des politiques publiques
  • Marian Campbell Jarvis, Conseillère principale en matière de politique, Forum des politiques publiques
  • Pierre Sabourin, Boursier, Forum des politiques publiques