Christopher Dornan illustre comment la désinformation autour la COVID-19 ménace la santé publique, la cohésion sociale, et la confiance collective. Identifiant des recommendations utiles pour les citoyens, les gouvernements, et plateformes des médias sociaux, Dornan considère dans ce rapport comment combattre la désinformation et améliorer les discussions sur les conclusions scientifiques fondées sur des données factuelles.

L’avènement des médias sociaux a accordé au public une liberté d’expression et de rassemblement virtuel qui a transformé la société contemporaine. En ce faisant, l’environnement médiatique du XXIe siècle a aussi donné libre voie à l’extrémisme informationnel et à la désinformation de toutes sortes, de la plus comique à la plus outrageuse. Dans le présent rapport, Christopher Dornan se penche sur un aspect particulier du trouble informationnel, soit le contenu qui fait siennes les caractéristiques de la science dans le but de faire de la propagande antiscientifique.

Il avance que la désinformation en science représente un genre de fausseté particulièrement préoccupante puisqu’elle constitue une attaque à la rationalité et, par conséquent, à la base même de politiques publiques éclairées et de la bonne gouvernance. La pandémie de la COVID-19 constitue une étude de cas pour étudier des occurrences précises de désinformation en science, ses voies de diffusion et les dangers qu’elle représente pour le bien public.

L’auteur affirme que depuis longtemps, le grand public peine à comprendre la science, et bien que la fascination pour la pseudoscience soit plus vieille que les médias sociaux, les algorithmes à la base de ce nouvel environnement médiatique récompensent des contenus de plus en plus révoltants.

Il analyse différents types de désinformation relative à la COVID-19 en fonction des dommages que ceux-ci peuvent causer, et il examine la responsabilité des médias d’information traditionnels et des plateformes de médias sociaux en temps de crise. À partir de quel moment la publication de perspectives anticonformistes, considérée comme une contribution utile et juste en temps normal, constitue-t-elle un danger pour le public?

Certes, le scepticisme à l’égard de la science a pris de l’ampleur bien avant la pandémie, mais récemment, il semble avoir adopté un accent politique. Qu’il soit question de changements climatiques, de vaccins ou de COVID-19, certains partisans de la droite semblent tout à fait à l’aise de faire fi du consensus scientifique dès qu’il contredit leurs valeurs politiques.

En conclusion, pour aller à l’encontre de ces tendances, le rapport propose : (1) de multiplier les efforts pour presser les entreprises des médias sociaux d’assumer leurs responsabilités publiques; (2) de mieux comprendre pourquoi le scepticisme à l’égard des sciences semble cadrer avec la droite politique; (3) d’approfondir nos connaissances sur la façon dont la désinformation en science utilise les médias sociaux à son avantage et (4) de s’engager à mettre en place une campagne persuasive et continue d’éducation publique afin de contrer les dommages sociaux causés par la désinformation en science.

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