Le Canada accuse un retard par rapport à l’évolution mondiale de la finance durable, même si un travail sérieux est en cours, en particulier dans les secteurs privé et sans but lucratif, pour élaborer et mettre en place des plans qui soutiennent des résultats durables. Si le marché du financement durable est appelé à se développer, le Canada doit fournir des données et des renseignements complets, et il doit également offrir une certitude en matière de politiques et de réglementation. Ce rapport formule des recommandations dans quatre domaines clés.

À partir du rapport de 2019 du Groupe d’experts, quatre tables rondes virtuelles ont été organisées dans le cadre du projet Financement durable 2

RÉSUMÉ

Le Canada deviendra-t-il un décideur politique ou suivra-t-il les autres pays? Le Canada accuse un retard par rapport à l’évolution mondiale de la finance durable, même si un travail sérieux est en cours, en particulier dans les secteurs privé et sans but lucratif, pour élaborer et mettre en place des plans qui soutiennent des résultats durables. Si le marché du financement durable est appelé à se développer, le Canada doit fournir des données et des renseignements complets sur les répercussions qu’ont les changements climatiques sur ce marché. Il doit également offrir une certitude en matière de politiques et de réglementation tant pour les prestataires que pour les utilisateurs et s’assurer que les institutions financières pourront rentabiliser leur investissement.

Le projet Financement durable II formule des recommandations dans quatre domaines clés :

La section Données et analyses climatiques met en évidence le besoin de renseignements et d’analyses clairs, complets et de qualité sur les répercussions qu’ont les changements climatiques sur les marchés financiers. On y recommande la création d’un centre canadien d’information et d’analyse climatiques, lequel pourrait constituer une source unique et fiable faisant autorité en matière de données et d’information climatiques relatives au financement durable. Pour accroître la recherche disponible et menée par Statistique Canada, des informations complémentaires seront nécessaires de la part des principaux investisseurs institutionnels, des assureurs, des institutions financières, des associations d’entreprises, des acteurs sectoriels, des CPA, des marchés boursiers, du gouvernement fédéral, des provinces et des villes, etc.

La section Développer un plan de mobilisation des capitaux propose de définir le cheminement à long terme du Canada vers une économie à faibles émissions et respectueuse du climat, secteur par secteur, et d’élaborer un plan d’immobilisations. Stimulé par l’impératif économique de mobiliser des capitaux dans le cadre d’une reprise économique postCOVID-19 immédiate, le Canada a une occasion historique d’aligner ses objectifs de croissance sur ses transitions à faibles émissions de carbone. Ainsi, le Canada peut créer des emplois durables, bâtir des communautés résilientes et favoriser les innovations qui stimulent la croissance économique et l’ingéniosité. Les experts et expertes se sont entendu.e.s pour dire que le secteur privé est le moteur du programme de financement vert, non pas parce qu’il a été réglementé par les décideurs et décideuses politiques du monde entier, mais parce que les acteurs du marché croient que cela est économiquement judicieux.

La section Élaboration d’une taxonomie de transition et expansion du marché canadien des instruments verts à taux fixe fait ressortir le besoin d’un système de classification – ou taxonomie – pour développer un langage commun relatif au financement durable. L’objectif initial est de définir le financement de la transition sur le marché canadien. Pour ce faire, les émetteurs, les souscripteurs et les investisseurs partagent leur expérience et leur point de vue sur la façon dont ils ont intégré et appliqué la taxonomie dans leurs modèles d’affaires. Bien que son économie soit basée sur les ressources naturelles avec des secteurs clés émetteurs de GES, le Canada est également un chef de file dans le développement de solutions technologiques nécessaires pour atteindre l’objectif d’émissions nulles.

La section Soutien à l’industrie pétrolière et gazière par le recours au financement durable se concentre sur le secteur énergétique, qui constitue un employeur, un innovateur et un exportateur de premier plan, mais aussi l’une des plus grandes sources d’émissions de GES au Canada, depuis la production jusqu’à l’utilisation. La communauté des investisseurs souhaite participer à la transition vers un secteur pétrolier et gazier à faibles émissions de carbone au Canada, mais le profil risque-rendement concurrentiel doit être présenté de façon plus transparente. Les investisseurs ont besoin de divulgations détaillées décrivant les objectifs de décarbonation et les plans de mise en œuvre, ainsi que d’un plan de diversification pour la croissance au-delà des combustibles fossiles, qui examine de façon plus exhaustive le secteur énergétique canadien. Le Canada dispose d’un délai très court pour prendre des décisions sur le financement de la transition du secteur pétrolier et gazier. Il a la possibilité d’être un chef de file dans la transition mondiale vers une économie à faibles émissions de carbone en décarbonant son secteur énergétique; en promouvant l’innovation et en exportant ses solutions pour soutenir la décarbonation d’autres pays qui dépendent des ressources naturelles; en tirant parti des travaux de base existants; en élaborant une taxonomie de transition; en créant un cadre réglementaire qui encourage les investissements de capitaux; en mettant à l’échelle les innovations en matière de technologies propres; et en promouvant et en soutenant les partenariats entre le gouvernement et le secteur privé. Le Canada peut atteindre ses objectifs climatiques de 2030 et 2050 tout en devenant un chef de file mondial sur le cheminement vers la carboneutralité.

Financement durable II rapport sommaire
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