Partout dans le monde, les systèmes de santé qui affichent les meilleurs résultats sont ceux qui mettent en place des soins primaires de qualité. Dans leurs derniers accords de financement, le gouvernement fédéral ainsi que les gouvernements provinciaux et territoriaux du Canada reconnaissent la nécessité primordiale d’améliorer les soins primaires.

Le moment est donc venu de prendre des mesures audacieuses. De nouveaux fonds fédéraux sont injectés dans le système à mesure que des accords bilatéraux sont signés avec les provinces et les territoires. La « santé familiale » occupe une place centrale, et tous les niveaux de gouvernement et la population du pays sont sur la même longueur d’onde. La réforme doit passer à la vitesse supérieure.

Le projet « Reprendre en main les soins de santé » du Forum des politiques publiques est une initiative d’une durée d’un an qui vise à rassembler et à promouvoir les meilleures idées quant aux mesures à prendre pour résoudre la crise des soins de santé au Canada. Cet article est le deuxième volet d’une série de documents d’information produits dans le cadre de ce projet. Le premier document, intitulé « Reprendre en main les soins de santé : Comment accélérer dès maintenant une réforme axée sur les personnes », donnait un aperçu de l’urgence et des possibilités d’une réforme.

Il rappelle aux décideurs que des solutions aux problèmes du système de santé ont été bien étudiées et que c’est à eux de lancer la réforme maintenant Il place les soins de santé primaires parmi les priorités nationales et met les décideurs au défi d’apporter des changements fondés sur les valeurs des personnes et des communautés du Canada et sur ce dont elles ont besoin pour devenir des acteurs à part entière de leur santé et de leur bien-être.

Dans ce premier document « Reprendre en main les soins de santé », les experts signataires ont déclaré que :

chaque Canadien doit pouvoir consulter rapidement une équipe de soins de santé primaires financée par l’État dans un rayon de 30 minutes autour de son domicile ou de son lieu de travail. Cette équipe doit être accessible à tous, au même titre que l’école publique d’un quartier est accessible à tous les enfants du Canada. Elle doit avoir pour objectif d’améliorer la santé de tous les Canadiens, tout comme les écoles publiques ont pour objectif d’éduquer chaque enfant de manière efficace. Les équipes de soins primaires doivent proposer des services virtuels si nécessaire pour atteindre ces objectifs.

Il ne fait aucun doute que l’accès aux soins primaires est insuffisant, mais les données sur les soins primaires au Canada sont insuffisantes pour comprendre pleinement l’accès, la qualité et les besoins, ou pour responsabiliser les dirigeants du système. Le manque d’informations relatives aux attentes de la population canadienne en matière de soins primaires est tout aussi préoccupant, car celles-ci constituent une condition préalable à tout changement significatif répondant aux besoins des véritables propriétaires du système, c’est-à-dire de tous ses utilisateurs.

NosSoins,[1] une initiative nationale récemment lancée en vue d’impliquer le public dans l’avenir des soins primaires, fournit enfin ce point de vue. Selon cette initiative, plus de 6,5 millions de résidents canadiens âgés de plus de 18 ans n’ont pas de prestataire de soins primaires régulier, soit un nombre nettement plus important que les estimations précédentes. NosSoins a dévoilé les premières données de l’enquête et, au cours des prochains mois, publiera une analyse encore plus approfondie des attentes, des besoins et des valeurs de la population canadienne en matière de soins de santé primaires. Ces informations doivent servir à alimenter de manière décisive les efforts de réforme.

Les premières conclusions de l’enquête NosSoins, menée auprès de plus de 9 000 personnes dans tout le Canada, nous permettent de commencer à réfléchir à ce que les citoyens attendent des soins primaires :

Faits saillants de l’enquête NosSoins : Ce que la population veut 

  • « Mes données, mon accès »i. 75 % des répondants déclarent qu’il est important pour eux de pouvoir consulter leurs informations médicales en ligne 
  • « Un patient, un dossier »ii. 93 % des répondants estiment qu’il est important de disposer d’un dossier médical unique, accessible par le patient et l’équipe soignante 
  • « Je souhaite qu’une équipe m’aide dans mes soins, que cette équipe me connaisse et me défende »iii. 92 % des répondants estiment qu’il est important que les prestataires de soins connaissent leur patient; 88 % affirment qu’il est important que les prestataires de soins défendent leur patient 
  • « Qui devrait faire partie de mon équipe de soins primaires »iv? Les cinq réponses les plus fréquentes sont : infirmiers praticiens, infirmiers, pharmaciens, psychologues, psychothérapeute.
  • « L’accès est un droit »iv. 97 % des répondants affirment qu’il est important que chaque personne vivant au Canada puisse établir une relation avec un professionnel des soins de santé primaires. 
  • « Si je vis ici, vous devriez me soigner ici »v. 88 % des répondants estiment qu’il est important que leur prestataire de soins primaires travaille à proximité de leur domicile; 72 % considèrent qu’un prestataire de soins primaires devrait être tenu d’accepter toute personne vivant à proximité de son cabinet. 

Les citoyens au centre

Il est indispensable que la réforme repose sur une large participation du public, qui implique les patients, leurs familles et les nombreuses communautés qui composent le Canada. Cela inclut les peuples autochtones ainsi que les Canadiens noirs, les nouveaux arrivants, les enfants et les jeunes, les personnes âgées, les 2SLGBTQI+ et d’autres communautés qui ne bénéficient pas d’un bon service dans notre système de santé, afin de s’assurer que leurs besoins sont à la base de la conception et de la mise en œuvre des réformes. Les données de NosSoins offrent un aperçu des souhaits et des attentes de personnes présentant des perspectives variées et provenant d’horizons divers. À mesure que la réforme progressera, elle devra être accompagnée d’une contribution et d’un engagement importants de la part du public.

Les équipes comme objectif

L’efficacité des soins primaires basés sur le travail en équipe en ce qui concerne l’amélioration des résultats en matière de santé est bien établie et étayée par des données probantes. Il est grand temps de remédier aux énormes disparités en matière d’accès entre les différents groupes de la population et les différentes zones géographiques en transposant le modèle de soins en équipe partout, en commençant par les groupes qui en ont le plus besoin.

Les prestataires de soins primaires doivent être en contact, travailler en collaboration, s’appuyer sur des données et s’adapter aux situations individuelles, que les soins soient dispensés en personne ou virtuellement. La pandémie de COVID-19 a prouvé que les équipes doivent établir des relations à long terme avec les personnes qu’elles servent et être ancrées dans leurs communautés.

Les données comme fondement

Des mesures doivent être prises d’urgence pour améliorer la gouvernance et l’infrastructure des données sur les soins primaires au Canada afin de permettre à tous d’accéder en temps voulu à des soins primaires de qualité. Dans un système de santé du XXIsiècle, les patients sont en droit de demander un accès rapide à leurs données et de devenir de véritables partenaires de leurs soins (avec l’aide de leurs prestataires de soins). Si les patients et les prestataires ont accès à ces données, ils pourront s’orienter plus facilement dans le système et réduire les obstacles à l’accès et à la qualité aux points de transition. En outre, dans un système moderne de gouvernance des données, les données agrégées et anonymes doivent également être accessibles et rassemblées en temps réel afin de garantir la disponibilité des ressources de soins primaires là où elles sont le plus nécessaires. Les données doivent guider les décisions concernant les personnes qui ont besoin d’un accès, qui y ont accès, à quoi elles ont accès et quels sont les objectifs d’un tel accès. Les données doivent être gérées dans l’intérêt public, tout en garantissant le respect de la vie privée et la sécurité.

Les gouvernements ont déjà tenté de définir une stratégie pancanadienne en matière de données de santé. Cette stratégie définit les modalités de création, de collecte, de stockage, d’échange et, surtout, d’exploitation des données de santé afin d’améliorer la santé de tous les Canadiens. Sa mise en œuvre doit être une priorité immédiate. La stratégie identifie les questions fondamentales en matière de soins primaires. Elle prévoit en outre des recommandations et des actions spécifiques afin de garantir que les données relatives aux soins primaires ne soient pas laissées de côté. Ces recommandations doivent permettre une utilisation dans l’intérêt général, y compris l’utilisation clinique et l’accès des patients à leurs propres données, la recherche dans les institutions publiques, l’amélioration de la qualité au niveau du cabinet et de la région, ainsi que la planification et la supervision du système.

Pour répondre à l’appel ambitieux en faveur de soins primaires pour tous, il faut que ces soins, fondés sur le travail d’équipe, bénéficient d’avancées réelles dans les domaines suivants :

  • En termes d’égalité, grâce à des soins de qualité élevée et constante pour toutes les populations, en particulier celles qui sont traditionnellement défavorisées;
  • En termes d’efficacité, grâce à la réduction du temps, de l’énergie et des ressources consacrés à des tâches qui n’améliorent pas les soins; et
  • En termes de performance, grâce à une meilleure exploitation des données et des éléments probants.

Voici la liste des mesures qui nous permettront d’atteindre cet objectif. Ces mesures sont en réalité indispensables. Ces mesures sont en réalité indispensables. Elles requièrent un leadership et un travail de collaboration considérable de la part de toute une série d’acteurs, notamment les ministres provinciaux, territoriaux et fédéraux, les autorités dirigeantes des Premières nations, des Inuits et des Métis, les prestataires et les organismes de réglementation du système de santé, les professionnels de la santé et leurs associations, les groupes de patients, les fournisseurs de technologie, les ministères, les autorités et les agences de santé, etc. Ces dirigeants sont les garants de notre système de santé et sont chargés d’apporter les changements attendus par les personnes et les communautés qu’ils servent. Ils doivent utiliser tous les outils à leur disposition pour mener à bien leur mission. Il ne s’agit pas seulement de financement, mais aussi de législation, de réglementation, de nouvelles politiques, de normes, de rassemblement, de ralliement des organisations existantes, de mesures de responsabilisation, etc.

Toutes les actions requises sont complexes et aucun acteur ne peut à lui seul les mener à bien. Il n’en reste pas moins que la responsabilisation implique l’action. La liste des mesures répertorie les actions clés urgentes et les responsables les mieux placés pour les mener à bien, avec le soutien de l’ensemble des parties prenantes essentielles.

Les mesures

Des soins primaires plus équitables, accessibles à tous et orientés vers l’amélioration des résultats pour ceux qui en ont le plus besoin.

1. Accélérer la réforme des rémunérations afin d’inciter[2] et de soutenir les équipes à soigner davantage de personnes au sein de leurs communautés.

Les modèles de rémunération doivent refléter la complexité du travail et la diversité des populations et des zones géographiques desservies Ils doivent favoriser la constitution d’équipes de soins destinées à réduire les inégalités, et non à les creuser Les modèles doivent permettre de financer les besoins cliniques, infrastructurels et administratifs de l’équipe, d’améliorer la qualité des prestations et de respecter les préférences des prestataires de soins primaires en matière de réponse aux besoins de la communauté Ils doivent également tenir compte de la responsabilisation à l’égard des services dont les habitants ont besoin. En ce qui concerne les médecins, ces changements signifient la fin du paiement par service et de la pratique individuelle.

Les responsables : Les ministres provinciaux et territoriaux de la Santé et des Finances, en collaboration avec les associations médicales provinciales et territoriales et d’autres associations de professionnels de la santé.

2. Mesurer et communiquer les progrès accomplis en vue d’un accès intégral à des soins primaires appropriés.

Il est impossible d’améliorer la gestion de ce qui n’est pas mesuré. Les utilisateurs du système de santé canadien méritent de connaître les progrès accomplis par leur province ou territoire en vue d’atteindre les objectifs fixés en matière d’accès équitable à des soins primaires efficaces. Ils méritent également de connaître les progrès accomplis en vue de réduire les inégalités en matière d’accès aux soins pour les populations défavorisées, et les mesures ne doivent donc pas se limiter à des objectifs globaux.

Les responsables : Les ministres provinciaux et territoriaux de la Santé, soutenus par les agences de données pertinentes

3. Mettre en œuvre le concept « Un patient, un dossier »

Il est particulièrement important de veiller à l’intégration des informations médicales relatives aux personnes dont les besoins en matière de soins sont complexes. En garantissant l’agrégation et l’utilisation des données au niveau du système, il est possible d’identifier et de combler les lacunes en matière d’égalité dans les soins. Consignées dans un seul dossier, sur un seul site web ou dans des systèmes interconnectés, les informations sur la santé d’une personne doivent être faciles d’accès, transparentes et regroupées dans le but de faciliter les soins. Pour cela, il faut moderniser l’implication, l’éducation et le consentement des patients en ce qui concerne l’utilisation éthique de leurs informations de santé, afin de tenir compte des progrès technologiques, de l’accès des patients et de la clarté de la propriété. Dans le cadre de la modernisation, les données agrégées et anonymisées doivent être utilisées dans l’intérêt du public, grâce à une gouvernance des données solide et éthique garantissant le respect de la vie privée, la sécurité et l’utilisation appropriée, dans le respect de la souveraineté des données des populations autochtones. Les citoyens doivent avoir la possibilité de décider quels fournisseurs auront accès à leurs données personnelles pour leurs soins et de refuser l’agrégation de leurs données pour des utilisations d’intérêt public. Cette démarche implique de repenser en profondeur la manière dont nous gérons les informations de santé au Canada, mais elle est indispensable pour respecter véritablement les patients et améliorer les soins de santé primaires qu’ils reçoivent.

Les responsables : Les ministres provinciaux et territoriaux de la Santé, soutenus par : Santé Canada; Innovation, science et développement économique Canada (ISED); et les organisations pancanadiennes et provinciales de données sur la santé, notamment l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) et Inforoute Santé du Canada.

Des soins primaires plus efficaces, grâce à des processus et des systèmes plus performants qui permettent de consacrer plus de temps aux soins des patients.

4. Réserver plus de temps aux soins des patients en réduisant la charge de travail administratif des cliniciens.

Si l’on souhaite augmenter le temps disponible pour les soins et réduire l’épuisement des prestataires, il faut prendre des mesures visant à diminuer les formalités administratives, à rationaliser et à automatiser les processus (électroniques et papier) et à faire en sorte que les non-cliniciens prennent en charge autant de tâches administratives que possible. Pour ce faire, il faut notamment rendre obligatoire la centralisation de l’admission des patients afin de faciliter un accès plus rapide, plus efficace et plus homogène des patients en soins primaires à d’autres parties du système de santé. Les autorités provinciales et régionales doivent veiller à la mise en place d’une infrastructure technique et administrative appropriée permettant d’assurer la coordination et la communication indispensables au bon fonctionnement des équipes.

Les responsables : Les ministres provinciaux et territoriaux de la Santé, en collaboration avec les associations médicales et les autres associations de professionnels de la santé.

5. Tirer parti de tous les outils, y compris ceux du gouvernement fédéral, en vue d’accélérer l’adoption des soins primaires dispensés en équipe.

Les soins en équipe évoluent dans certaines communautés. Il est possible d’accélérer leur généralisation à l’ensemble du Canada en identifiant et en diffusant les bonnes pratiques, en partageant les connaissances et l’expérience en matière de législation et de réglementation, en jouant un rôle moteur dans les domaines de la politique, de l’accréditation et de la gestion des données, ainsi que de la gouvernance. Inutile de réinventer la roue. Certaines organisations de santé pancanadiennes existantes[3] disposent des moyens nécessaires pour faire progresser l’adoption des soins primaires en équipe Il faut leur confier cette tâche.

Les responsables : Le ministre fédéral de la Santé et les ministres provinciaux et territoriaux de la Santé, en collaboration avec les organisations de prestataires de soins.

6. Mettre en place un système national d’autorisation d’exercer pour les professionnels de la santé.

L’autorisation d’exercer à l’échelle nationale permet de travailler de manière plus flexible au-delà des frontières provinciales et de répondre aux pressions qui s’exercent sur les professionnels des soins primaires. Cette autorisation peut favoriser la mise en place de soins primaires multidisciplinaires et complets dans nos communautés, en particulier pour les populations défavorisées, et permettre d’atteindre l’objectif d’un accès rapide et efficace là où les personnes vivent et travaillent, tout en gardant à l’esprit la nécessité d’offrir des soins complets fondés sur la relation.

Les responsables : Les ministres provinciaux et territoriaux de la Santé, en collaboration avec les ordres de réglementation des professions de la santé.

Des soins primaires plus efficaces, soutenus par des données et une infrastructure numérique, afin d’améliorer les résultats en matière de santé.

7. Renforcer le système de données sur les soins primaires à l’échelle du Canada.

Afin de mieux suivre les performances et de favoriser une meilleure compréhension, les soins primaires doivent être soutenus par des données équivalentes à celles disponibles pour les hôpitaux.

Les systèmes de données doivent permettre une utilisation des données dans l’intérêt du public, notamment : l’utilisation clinique et la possibilité pour les patients d’accéder à leurs propres données; les données en temps réel pour l’amélioration de la qualité au niveau du cabinet et de la région; et l’utilisation de données agrégées et anonymes pour la recherche dans les institutions publiques et la planification et la surveillance du système. Ces utilisations doivent être encadrées par une législation, une réglementation et des politiques appropriées afin de protéger la vie privée et la sécurité, tout en respectant la souveraineté des données des populations autochtones. Par ailleurs, la collecte des données doit être automatisée dans la mesure du possible et ne pas entraîner de charge supplémentaire pour les prestataires de soins primaires.

Les responsables : Ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de la Santé, en collaboration avec l’ICIS et Inforoute Santé du Canada.

8. Définir des indicateurs de qualité pour les soins en équipe.

Grâce à de meilleurs systèmes de données et d’information, nous devrions être en mesure d’élaborer des indicateurs de performance permettant de renforcer la responsabilité des prestataires, de soutenir les initiatives de qualité visant à améliorer les résultats en matière de santé et de mieux démontrer les avantages des soins prodigués en équipe. Il est important de mesurer l’impact des soins en équipe en dépassant l’attachement des patients pour s’assurer qu’ils contribuent à l’amélioration des résultats en matière de santé. Ces indicateurs doivent être élaborés en collaboration avec les patients, les communautés et les prestataires de soins primaires qui connaissent le terrain, et leur utilisation doit tenir compte des réalités et des besoins locaux.

Les responsables : Les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de la Santé, les autorités sanitaires et les associations de professionnels de la santé concernées par les soins primaires.

9. Nommer un praticien principal pour chaque patient en utilisant l’approche du « prestataire principal », afin que les non-médecins puissent coordonner les soins.

Afin de s’assurer que les patients ont un prestataire de soins primaires qui les connaît et qui s’occupe de leurs besoins individuels, les soins en équipe devraient associer un professionnel de la santé principal à chaque patient. Ainsi, le médecin ne sera plus le seul à gérer l’accès aux soins de tous les patients rattachés à l’équipe. Les autres membres de l’équipe de soins primaires peuvent ainsi travailler dans le cadre de leur domaine de compétence et prendre en charge les patients, ce qui permet à l’équipe de s’occuper d’un plus grand nombre de patients dans l’ensemble.

Les responsables : Les ministres provinciaux et territoriaux de la Santé, en collaboration avec les ordres de réglementation des professions de la santé.

10. Contraindre les fournisseurs de technologies à ouvrir l’accès aux données relatives aux soins primaires.

À la différence de nombreux autres pays, les données de base sur les soins primaires au Canada ont été bloquées dans un ensemble de systèmes gérés en grande partie par des fournisseurs privés. Par conséquent, il est difficile d’accéder à ces données, de les analyser et de les utiliser pour les quatre principales utilisations publiques.[4] Il faut changer cette situation si l’on souhaite mettre en place un système de soins primaires moderne et efficace.

Les responsables : Les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de la Santé, en collaboration avec le ministre de l’ISDE

  1. NosSoins est une initiative nationale visant à impliquer le public dans l’avenir des soins primaires au Canada. Pendant 15 mois, des milliers de personnes vivant au Canada exprimeront leurs espoirs et leurs priorités quant à la création d’un système équitable et durable offrant de meilleurs soins pour tous. L’initiative est dirigée par la Dre Tara Kiran, vice-présidente du département de médecine familiale et communautaire de l’université de Toronto, médecin de premier recours au sein de l’équipe de santé familiale académique de St. Michael’s et chercheuse au Centre MAP pour des solutions de santé urbain de l’Unity Health Toronto. En savoir plus sur l’étude NosSoins : https://www.OurCare.ca/francais. Recevez les mises à jour de l’étude : OurCare.ca/signup
  2. Les mesures d’incitation liées à la rémunération doivent tenir compte de facteurs tels que la prise en charge de groupes défavorisés, le temps passé avec un patient en raison de sa complexité médicale ou sociale, le nombre de patients pris en charge dans l’ensemble et la facilité d’accès au service. Elles doivent prendre en compte les coûts administratifs liés à la gestion d’une pratique en équipe et le besoin d’infrastructures dans les cabinets et les régions.
  3. Les organisations de santé pancanadiennes pourraient inclure, entre autres, Excellence en santé Canada, les Instituts de recherche en santé du Canada, l’Institut canadien d’information sur la santé, l’Inforoute Santé du Canada et Agrément Canada.
  4. Les quatre principales utilisations publiques sont : l’utilisation clinique et la possibilité pour les patients d’accéder à leurs propres données; les données en temps réel pour l’amélioration de la qualité au niveau du cabinet et de la région; l’utilisation de données agrégées et anonymes pour la recherche dans les institutions publiques ; et la planification et la surveillance du système.