Pendant de nombreuses décennies, la proximité du Canada avec les États-Unis a constitué un atout pour l’économie de notre pays. L’importance de cette proximité a été affirmée et réitérée dans de multiples accords stratégiques : déclaration de Hyde Park, Commission mixte internationale, NORAD et Accord de libre-échange de 1989 et ses versions successives, Accord de libre-échange nord-américain et Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM). Or, si la forte intégration économique du Canada et des États-Unis est établie de longue date, la vision et les objectifs communs ne sont plus aussi explicites qu’ils l’ont déjà été.

À l’heure actuelle, le Canada est fortement exposé aux vents contraires du populisme américain et à l’émergence de tensions géopolitiques plus vives. Nous sommes pris dans un maelström résultant de facteurs tels que l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la belligérance économique et militaire croissante de la Chine, la montée des politiques populistes, le raccourcissement des chaînes d’approvisionnement, les effets du changement climatique et de la transition énergétique, ainsi que les progrès récents de l’intelligence artificielle. Tous ces facteurs font en sorte que le Canada est de plus en plus attiré dans l’orbite des États-Unis, alors même que cette orbite perd en stabilité.

Tenant compte de la position délicate dans laquelle se trouve le Canada, le Forum des politiques publiques et la Munk School of Global Affairs and Public Policy s’associent afin de renouveler la réflexion politique stratégique sur la relation Canada–États-Unis. Notre objectif principal est de redynamiser cette relation en vue d’ancrer les transactions cruciales à venir dans une stratégie adaptée aux tensions et aux opportunités du 21e siècle. La question fondamentale à laquelle nous souhaitons répondre est la suivante : « Comment le Canada et les États-Unis peuvent-ils “peser plus” l’un pour l’autre et, ce faisant, peser encore plus dans le monde? »

Notre démarche s’articule autour des éléments suivants :

  • Des tables rondes virtuelles et en personne, dans les milieux politique, universitaire et médiatique et dans le milieu des affaires, destinées à définir les domaines à prioriser pour renforcer les relations bilatérales.
  • Des entretiens individuels avec des spécialistes pour mieux comprendre les opportunités et les problèmes.
  • La publication d’un plan stratégique qui contribue à éclairer les débats politiques cruciaux en amont de l’élection présidentielle américaine de 2024 et du réexamen de l’ACEUM, prévu pour 2026.
  • Un événement réservé aux membres du FPP pour la diffusion des connaissances.

Le Canada a besoin d’un plan pour solidifier sa relation avec les États-Unis, peu importe le résultat de l’élection présidentielle. Nous devons avant tout faire en sorte de « peser plus ».

READ OP-ED: The Globe and Mail