Reprendre en main les soins de la santé
Comment accélérer une réforme centrée sur les personnesLe PPF souhaite remercier tous les signataires pour leur travail sur ce document, ainsi que Terri Lohnes et le personnel du FPP pour leur soutien considérable dans la rédaction et les délibérations.
De la crise au renouveau
La période actuelle est à la fois porteuse de perspectives et de nécessité, et appelle à des mesures audacieuses. Le système de soins de santé n’appartient pas aux gouvernements et aux responsables politiques; ils sont simplement chargés d’en assurer la gestion. Les soins de santé nous appartiennent à tous, et la réforme doit donner à leurs véritables propriétaires les moyens d’agir. La réforme doit commencer par répondre aux attentes des Canadiens (et de tous ceux qui vivent au Canada) : leurs attentes actuelles et celles des années à venir. Ce document ainsi que les travaux qui suivront préconisent une réforme pragmatique et innovante afin de répondre à ces attentes, fondée sur nos connaissances, notre expérience et de nombreuses recherches et analyses existantes. Nous, les soussignés, estimons que la mise en œuvre — et pas seulement les discussions à ce sujet — des changements nécessaires peut et doit démarrer dès maintenant.
Depuis la création du régime national d’assurance-maladie dans les années 1960, les Canadiens tirent fierté de notre système de soins de santé universel à payeur unique et lui accordent leur confiance. Ces sentiments se manifestent généralement dans un contexte de construction de la nation, comme un symbole de l’identité canadienne. Toutefois, la fierté entraîne souvent une chute, et elle peut favoriser un sentiment de complaisance. D’après les statistiques[1], le Canada dépense plus pour la santé (privée et publique confondues) que la plupart des pays à revenu élevé, sans pour autant atteindre l’équité et l’excellence auxquelles nous aspirons.
Les Canadiens ont calmement toléré les longues périodes d’attente pour les interventions non urgentes, les difficultés à trouver des médecins généralistes et les obstacles à l’accès aux nouveaux médicaments et aux nouvelles technologies. La pandémie a aggravé la situation, exposant des lacunes choquantes en matière de soins de longue durée, une grave détérioration de la liste des traitements en attente[2], ainsi qu’un nombre insuffisant de lits dans les unités de soins intensifs et une capacité insuffisante de fabrication de vaccins. Épuisés et démoralisés, les prestataires de soins de santé quittent leur domaine en masse. Cette situation est en grande partie attribuable aux compromis nécessaires afin de réagir à une urgence de santé publique comme on n’en avait plus connu depuis un siècle. Pourtant, ces pressions existaient avant la COVID-19, et la conjonction de circonstances préexistantes, associée aux profondes répercussions de la pandémie, nous a plongés dans des eaux inconnues. Il n’est pas étonnant de constater que les attentes du public ont évolué de manière soudaine et significative, et que le ton de la conversation nationale a viré de la fierté au péril[3]. Selon les sondages[4], la population a perdu sa confiance dans le système et souhaite de plus en plus un changement radical.
Nous pouvons nous appuyer sur des atouts essentiels, notamment :
- La pandémie a illustré le dévouement et l’engagement extraordinaires des professionnels de la santé malgré des circonstances extrêmes ;
- La capacité des différents ordres de gouvernement à surmonter leurs différences et à collaborer pour le bien commun ;
- la capacité des acteurs des secteurs public et privé à trouver des solutions rapides et innovantes aux problèmes urgents ; et
- L’adoption des technologies virtuelles presque du jour au lendemain.
Mais surtout, les Canadiens, dans l’ensemble, se sont démarqués des pays pairs par leur sens de la responsabilité partagée et ont adopté des mesures telles que le confinement et la mobilisation des ressources. Les prestataires, les décideurs, les patients et le public devraient trouver un certain réconfort dans cet effort commun.
Il n’en reste pas moins que le statu quo n’est pas tenable. Le seuil de tolérance (ou d’indifférence) à l’égard des discussions et des désaccords éternels est dépassé. Au fil des ans, nous avons envisagé toutes sortes de réformes nécessaires. Nous devons désormais les mettre en œuvre. Notre dernière chance de réparer les maux de notre précieux système à payeur unique est peut-être en jeu. Au cours de la prochaine année, le projet sur l’avenir des soins de santé du Forum des politiques publiques se penchera avec détermination sur les moyens à mettre en œuvre pour préserver l’avenir de l’une des plus grandes fiertés du Canada.
Voici un aperçu des attentes que les Canadiens devraient avoir à l’égard de leur système de santé : Trois impératifs de modernisation
Notre système de soins de santé promet implicitement aux Canadiens qu’ils auront accès en temps opportun aux services médicaux nécessaires à leur santé et à leur bien-être. L’objectif de répondre aux besoins d’une population particulièrement hétérogène, répartie sur un territoire étendu, dans un environnement médical de plus en plus complexe, est ambitieux pour tout système de santé, surtout si les responsabilités de celui-ci sont confiées à 14 acteurs gouvernementaux, à d’innombrables assureurs privés et à des prestataires publics et privés.
Plutôt que de rêver d’un système de santé polyvalent à tout moment, nous devons adopter une vision nouvelle et plus claire, quoiqu’encore ambitieuse, des services qui sont réellement nécessaires et de notre notion de « en temps opportun ». Nous devons définir clairement les attentes auxquelles le système doit répondre. Un ensemble de politiques publiques visant non seulement à traiter les maladies, mais aussi à promouvoir la santé et à mettre en place l’infrastructure requise pour favoriser la résilience en matière de santé, conduira à long terme à un système plus abordable et, en fin de compte, à un bien public de qualité supérieure. Un système de soins de santé du XXIe siècle devrait garantir l’accessibilité et la rapidité des soins grâce à une utilisation optimale des modèles de prestation, du personnel, des technologies, des données et des infrastructures. Nous devrions escompter que l’identification et la prise en compte des besoins en matière de santé de notre population guideront les discussions sur la gouvernance et le financement, et non l’inverse. Nous pouvons également attendre de nos dirigeants qu’ils prennent conscience que la santé est essentielle à la résilience économique et sociale de notre pays et au bien-être de sa population.
Ces attentes définissent la feuille de route qui permettra de moderniser notre système de santé. Voici par où commencer.
Impératif de modernisation n° 1 : Une nouvelle définition de l’accès aux soins qui met une norme de performance entre les mains des citoyens.
De nombreux Canadiens n’ont pas accès aux soins de base[5], en partie à cause de notre approche dépassée qui consiste à fournir ces soins en grande partie par le biais de modèles basés sur des petits médecins indépendants. L’accès raisonnable est l’un des piliers fondamentaux de la Loi canadienne sur la santé. Nous devons adopter une nouvelle définition actualisée de l’accès raisonnable (et de l’accès à quels services) qui réponde aux besoins changeants et plus complexes de notre population, une définition qui soit facile à comprendre et à mesurer, qui soit axée sur la santé et le bien-être des Canadiens et qui confère le pouvoir aux utilisateurs du système.
Des soins connectés et collaboratifs : Chaque Canadien devrait avoir le droit de bénéficier d’une relation avec une équipe de soins de base, à moins de 30 minutes de son domicile ou de son travail, à laquelle il peut s’adresser pour des soins de routine ou plus urgents en cas de besoin pressant. La réforme devrait comporter parmi ses objectifs fondamentaux l’accès à ces soins pour chaque personne au Canada, au même titre que l’accès à l’école publique pour chaque enfant. Les soins devraient être connectés, collaboratifs et adaptés aux situations individuelles, que ce soit en face à face ou virtuellement. Les données recueillies lors de la pandémie[6], y compris les rapports de l’Ontario COVID-19 Science Advisory Table, confirment que la connexion formelle aux soins de base améliore la santé et le bien-être des individus dans la communauté, et ce encore plus en cas d’approche de soins en équipe. Les soins connectés et coordonnés incluent les médecins, mais ne concernent pas exclusivement les médecins. Il faut simplement élargir le choix et les points d’accès aux services de soins de base. Il est possible de créer des cliniques gérées par des infirmiers qui travaillent en collaboration avec d’autres professionnels de la santé au sein de la communauté (y compris les pharmaciens) et qui soignent des patients souffrant d’affections courantes dans des environnements accessibles à presque tout le monde. Grâce au partenariat avec des pairs, les médecins généralistes utilisent leurs compétences là où elles sont le plus nécessaires. Ces équipes peuvent s’occuper d’un plus grand nombre de patients et constituent le seul moyen de parvenir à un accès raisonnable, compte tenu de l’évolution démographique des prestataires et des patients. La connexion aux soins de base est également un facteur essentiel de l’accès aux spécialistes et aux soins résultant de ces recommandations, y compris la chirurgie.
Les modèles de soins fondés sur le travail d’équipe, y compris les réseaux de soins de base en Alberta, les équipes de santé de l’Ontario, comme celle du comté de Frontenac, et le nouveau modèle de rémunération des médecins en Colombie-Britannique, apportent une nouvelle définition de la prestation des soins, d’une manière plus connectée et plus accessible.
Si nous rétablissons ce lien avec les soins de base, nous contribuons à atténuer les problèmes en aval[7], notamment la surpopulation, les diagnostics tardifs et l’accès inéquitable. Nous pourrions également de la sorte aller plus loin en amont, en permettant des approches de santé de la population et des soins préventifs. Nous permettons de répondre aux besoins croissants de notre population en matière de santé mentale et de traitement[8] de la toxicomanie, ce qui favorise une reprise plus inclusive à la suite de la pandémie. Ce lien est une première étape fondamentale si nous souhaitons répondre aux attentes légitimes des Canadiens en matière d’accès à des soins qui les aident à vivre en meilleure santé dans leur propre communauté.
Une norme de performance consistant à offrir un accès rapide à une équipe de soins de base dans un délai de 30 minutes du domicile ou du travail est sans aucun doute ambitieuse. Par ailleurs, le gouvernement fédéral s’est engagé à coopérer avec le secteur privé afin d’apporter le haut débit à chaque résidence au Canada, ce qui représente également une proposition ambitieuse, en particulier pour les 5 % de la population les plus éloignés. Mais cet objectif est bienvenu, et il mobilise les esprits et les attentes. L’accès à des soins de santé de base de qualité est encore plus fondamental, et cette norme indique le bon niveau d’ambition.
Des modes d’interaction adaptés au XXIe siècle : les Canadiens méritent des modes d’accès modernes aux soins de santé qui reflètent la façon dont ils souhaitent interagir avec le système. À la suite de la pandémie, la façon dont les Canadiens utilisent les services de santé a évolué rapidement et positivement. Des solutions diverses devaient être trouvées pour répondre aux besoins et aux capacités d’une population variée. Les consultations vidéo, les appels téléphoniques, les interactions en ligne (y compris l’utilisation de robots et l’automatisation pour soutenir les interactions en ligne), la surveillance à distance, etc. se sont rapidement répandus afin de permettre la prestation de soins lorsque les consultations en personne présentaient des risques. Pour de nombreux Canadiens, ces moyens d’accès étaient plus pratiques et plus rapides, tandis que pour d’autres, qui ne disposaient pas d’une connexion haut débit fiable, d’appareils électroniques ou de connaissances numériques, ils constituaient des obstacles empêchant l’accès aux soins. Il faut reconnaître, cependant, que nous ne pouvons pas compter uniquement sur l’accès en personne dans un système de santé modernisé et efficace. Les Canadiens méritent différentes façons de recevoir des soins, et ils l’attendent de plus en plus, car ils associent leur expérience de consommateur dans les autres sphères de leur vie à la façon dont ils « consomment » les soins de santé. Nous devons intégrer le virtuel dans le système de soins de santé de manière à renforcer les relations entre les patients et les prestataires de soins, sur la base d’une compréhension précise du moment où il est approprié de l’utiliser et de celui où il ne l’est pas. Il incombe aux responsables du système et aux prestataires de veiller à ce que les soins virtuels soient bien intégrés, pratiques, de haute qualité ET équitables[9].
Le Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO) a fait figure de chef de file en testant de nouvelles façons de communiquer avec les patients, des services d’urgence virtuels aux consultations virtuelles axées sur la famille.
Un accès aux données qui favorise le bien-être et l’amélioration des soins : L’accès à des informations précises et opportunes sur sa propre santé constitue un élément essentiel d’un système de santé fondé sur l’autonomie des utilisateurs. Ces informations permettent à ceux qui reçoivent des soins de mieux comprendre leur santé et de prendre des décisions appropriées. Les organisations anciennes et nouvelles s’efforcent de faciliter l’accès aux données personnelles en matière de diagnostic[10], de soins de base[11], de soins à domicile, de santé personnelle[12] et de santé publique. Cette tendance devrait s’accélérer et se généraliser, car les patients se comportent davantage comme des « consommateurs » qui ont le sentiment d’avoir droit à leurs données, à un aperçu de la signification de ces données et à une aide leur permettant de les utiliser pour améliorer leur bien-être. Dans un monde où les décideurs politiques sont confrontés à des questions plus larges concernant les droits et la portabilité des données, la garantie d’un accès sécurisé et équitable pour les individus aux informations et aux interprétations de leurs propres données d’une manière conviviale apparaît comme un droit inévitable et justifiable. De nos jours, il est irréaliste, voire inadmissible, de refuser ou de limiter l’accès des personnes à leurs données si nous adhérons réellement à un système de santé centré sur la personne et non sur le prestataire.
BC Health Gateway est un portail sécurisé permettant aux résidents de la Colombie-Britannique d’accéder aux médicaments, aux résultats de laboratoire, aux consultations médicales et à bien d’autres informations. Il a été mis au point à l’aide d’itérations de prototypes avec des patients et des prestataires de soins qui ont permis un déploiement plus rapide tout en préservant la confidentialité et la sécurité.
Pour que les individus puissent disposer de leurs données, il faut qu’ils puissent partager des informations de manière transparente et sécurisée au sein de leur cercle de soins et qu’ils disposent d’un dossier médical intégré qui les suit et qui leur est lié. Les prestataires de soins de base, les spécialistes, les prestataires de santé communautaire (y compris les pharmaciens) et tous les autres prestataires liés à ce cercle de soins doivent avoir accès à toutes les données des professionnels de la santé et être en mesure d’utiliser des systèmes tels que la recommandation et la prescription en ligne afin de soutenir les soins. Limiter l’accès en fonction des silos de services, comme c’est le cas aujourd’hui, pose un problème majeur de sécurité pour les patients et le service à la clientèle et limite encore plus le choix et l’accès pour l’individu. La protection de la vie privée doit être abordée sans pour autant empêcher l’intégration et la connexion nécessaires des informations relatives aux patients. Dans un système de santé du XXIe siècle, les patients sont les consommateurs de leurs propres données. Il est essentiel que notre système de santé leur permette d’accéder facilement à leurs données et leur offre les moyens (ainsi qu’à ceux qui les soignent) de les utiliser de manière sûre et efficace.
Impératif de modernisation n° 2 : La gouvernance et la responsabilisation doivent être axées sur l’amélioration des résultats en matière de santé, et non sur le financement.
La plupart des Canadiens — et des dirigeants du secteur de la santé — ont été agréablement surpris par l’attitude du gouvernement, qui consistait à « faire le nécessaire » pendant la pandémie. La sécurité et le bien-être de la population, qui sont des objectifs communs, ont acquis une importance primordiale. Si nous souhaitons tourner la page et oublier la pandémie, nous ne devons pas pour autant perdre le sens de l’objectif commun qui a animé nos gouvernements.
Et si, au lieu de se battre pour l’argent, nos dirigeants fédéraux et provinciaux commençaient par se demander quelles sont les attentes des Canadiens à l’égard de leur système de soins de santé? Ils pourraient alors déterminer les changements à apporter pour répondre à ces attentes et, ensuite seulement, convenir de la contribution de chacun pour y parvenir. Il ne s’agit pas d’un argument financier, mais d’un plan de qualité. La hiérarchisation des priorités d’action peut différer d’une province, d’un territoire ou d’une communauté autochtone à l’autre. Le Canada est un grand pays aux populations diverses. Ces mesures n’ont pas besoin de faire l’objet d’une grande entreprise commune. Elles peuvent être soutenues par des accords bilatéraux, des collaborations interjuridictionnelles ou des initiatives régionales, plutôt que par une approche unique. Il faut continuer à se concentrer sur les besoins des populations que nos décideurs servent, et non sur la juridiction qu’ils représentent. Rappelons-nous les débuts de la mise en place des soins de santé publics : Tout a commencé dans une seule province, la Saskatchewan, puis le gouvernement fédéral et d’autres ont suivi. Laissons aux dirigeants innovants le soin d’innover afin de répondre aux besoins de leur population sans qu’ils soient freinés par le manque de volonté ou d’ambition de certains.
Le processus de réforme doit avancer maintenant, partout où se manifeste la volonté d’agir. Il n’est pas nécessaire d’attendre un grand compromis illusoire conclu entre tous les gouvernements en même temps. Bien sûr, certaines questions importantes nécessitent une coordination (les normes de données et les normes d’accès, par exemple), et les principes fondamentaux de la Loi canadienne sur la santé doivent demeurer le fondement pour répondre aux attentes en matière d’accès commun et équitable aux soins et aux services dans tout le pays.
La solution ne peut se résumer à plus d’argent. Nos dépenses par habitant se situent déjà parmi les plus élevées des pays pairs et le simple fait d’injecter plus d’argent n’a pas permis d’améliorer les résultats du système de santé. Les décideurs devraient concentrer leur action sur une utilisation plus intelligente, coordonnée et améliorée des dépenses existantes en faveur de solutions dont le fonctionnement est déjà connu, tout en tirant profit des autres leviers de changement à leur disposition. La législation et la réglementation pourraient être mieux utilisées pour établir des normes de qualité et d’accès. Les organismes provinciaux et fédéraux pourraient mieux partager les données, les bonnes pratiques et les recherches afin d’améliorer la prestation des soins. Enfin, les dirigeants élus disposent du pouvoir de rassembler les acteurs nécessaires autour d’une table afin de définir et de mettre en œuvre des solutions.
En ce qui concerne les services de garde d’enfants, les gouvernements ont conclu des accords bilatéraux sur des résultats ambitieux, province par province, après que le gouvernement fédéral a fixé un objectif. En ce qui concerne les soins aux personnes âgées, l’approche adoptée en matière de normes nationales pour les soins de longue durée[13] est axée sur la dignité et le respect, et vise à garantir que les personnes vivant dans ces foyers reçoivent la qualité de soins dont elles ont besoin et qu’elles méritent, quel que soit l’endroit où se trouve le foyer.
Les Canadiens ont raison de s’attendre à ce que les principaux dirigeants des provinces, du gouvernement fédéral et d’autres organismes du secteur public décrivent les résultats en matière de santé vers lesquels nous devrions tendre et déterminent la façon dont ils seront atteints. Tel est le rôle que nous attribuons aux dirigeants : établir les critères pour des soins sûrs, fiables, de haute qualité et responsables, en fonction des données et des preuves les plus probantes, des connaissances techniques et de la collaboration avec le public et les groupes soucieux d’équité. Cette démarche doit être étayée par des indicateurs et des responsabilités associées, dans le cadre d’un processus transparent, et le financement doit être assuré en fonction de ces éléments. Nous disposons d’exemples, à l’échelle nationale (Organisation de normes en santé) et internationale (Commonwealth Fund, OCDE, ICHOM), des types de résultats en matière de santé auxquels nous devrions nous attendre dans un système de santé performant et de la façon dont ces résultats peuvent être atteints. Nos dirigeants ne démarrent pas de zéro.
Quelques changements semblent se profiler dans certaines régions du pays. Mais ils doivent se généraliser dans un plus grand nombre d’endroits, de façon plus constante Nous devons mieux identifier, exploiter et diffuser les réformes réussies afin d’en promouvoir le développement et la mise en œuvre. La bonne nouvelle? Nous ne partons pas de zéro : nous pouvons nous inspirer de ces poches de progrès pour avancer.
Des stratégies en matière de ressources humaines dans le domaine de la santé qui apportent flexibilité et bien-être aux praticiens : Les professionnels de la santé sont au cœur de notre système de santé. Notre système doit mieux les soutenir. Les infirmiers, les médecins, les ambulanciers, les travailleurs de soutien personnel, les éducateurs en santé communautaire et bien d’autres professionnels de la santé n’ont cessé de se surpasser dans des circonstances extrêmement difficiles, surtout au cours des trois dernières années. Mais nous connaissons une pénurie de professionnels sans précédent[14], exacerbée par la pandémie. Ce constat est valable tant au Canada que dans le reste du monde. Nous manquons du personnel nécessaire pour fournir aux Canadiens les soins dont ils ont besoin et qu’ils méritent. Le problème ne sera pas résolu à court terme, mais nous pouvons prendre des mesures afin d’alléger la pression. Nous devons agir tous ensemble pour prendre rapidement des mesures à court terme et faire preuve d’ouverture aux idées non conventionnelles susceptibles de nous aider.
En Nouvelle-Écosse, les pharmaciens travaillent en collaboration avec les infirmiers praticiens dans les cliniques sans rendez-vous, et leur rôle est élargi de manière à leur permettre de faire des prescriptions, de vacciner les patients et de les aider à gérer les maladies chroniques.
Les Canadiens seraient favorables à l’octroi d’un permis d’exercice pancanadien aux professionnels de la santé, à l’accélération de la formation des professionnels formés à l’étranger et à l’adoption de modèles de soins fondés sur le travail d’équipe. Ces initiatives sont raisonnables pour aider à résoudre notre crise de ressources humaines dans le domaine de la santé. Nos dirigeants doivent travailler ensemble afin d’assurer la mobilité des cliniciens et leur permettre d’exercer leur profession partout au Canada, en personne ou virtuellement, afin de remédier aux pénuries. Ils pourraient partager leurs enseignements et leurs pratiques exemplaires afin de favoriser l’adoption de modèles de soins fondés sur le travail d’équipe qui permettent aux professionnels d’exercer pleinement leur profession et d’adapter leurs compétences aux besoins des patients. Ainsi, les environnements de travail seraient plus propices à la lutte contre l’épuisement professionnel, car les soins pourraient être prodigués par un plus large éventail de professionnels qualifiés, ce qui réduirait la dépendance à l’égard de quelques rôles seulement. Nous devons par ailleurs moderniser la définition de prestataires de soins — partenaires des services communautaires, travailleurs sociaux, pairs-conseillers, éducateurs et autres — et tirer parti de leurs compétences et de leurs capacités dans le cadre de stratégies locales, régionales et nationales, y compris la possibilité d’élargir leur rôle. Nous devons également reconnaître les soins prodigués par la famille, les amis et les bénévoles et trouver des moyens de les soutenir. Nous devons nous assurer qu’ils disposent des outils et des ressources nécessaires afin de gérer en toute sécurité les soins qu’ils prodiguent déjà, et éventuellement les informer ou les former afin qu’ils puissent prodiguer d’autres soins en toute sécurité.
Ces mesures feraient une différence, mais elles ne suffiront pas. Si nous souhaitons réellement miser sur le long terme pour soutenir notre système de santé, nous devons également nous pencher sur les programmes d’éducation et de formation. Les provinces, les ordres professionnels et les établissements d’enseignement postsecondaire doivent bénéficier d’un soutien et veiller à ce que les programmes répondent à la fois à la demande du nombre de prestataires dont nous avons besoin et aux compétences requises pour permettre aux prestataires de réussir à fournir des soins de qualité, accessibles et équitables.
Mesures relatives aux données et aux supports numériques pour la planification, la prestation et l’amélioration de la qualité : Grâce à notre système à payeur unique, nous disposons de millions de points de données qui devraient être à la disposition des décideurs, des chercheurs, des administrateurs et des cliniciens de première ligne afin de garantir la qualité des soins, au service du bien public. Aujourd’hui, la plupart de ces données sont cloisonnées sur le plan géographique ou fonctionnel, définies de différentes manières et disponibles à différents horizons temporels. Grâce à la technologie, nous pouvons résoudre ce problème. La gouvernance des données et la protection de la vie privée posent des questions légitimes qui doivent et peuvent être abordées, et cette démarche est une première étape nécessaire dans tout scénario de transformation. Tous les niveaux de gouvernement doivent travailler ensemble afin de réaliser des progrès significatifs. Un point positif : La feuille de route sur la façon d’y parvenir a déjà été élaborée dans le cadre de la Stratégie pancanadienne de données[15]. D’autres provinces, notamment l’Ontario[16], s’inspirent de cette stratégie pour répondre à leurs propres besoins. Les dirigeants doivent collaborer pour mettre en place un écosystème moderne de données sur la santé au Canada Cela signifie : une meilleure connaissance des données sur la santé (pour les patients et les prestataires); des cadres politiques et législatifs qui considèrent les données comme un bien public; des données et des systèmes intégrés qui permettent de guider et de favoriser les résultats en matière de santé et d’équité ; et un accès sécurisé pour les patients à leurs propres informations. Nous ne pouvons plus négliger l’importance de la coordination et du consensus sur une stratégie fondamentale en matière de données pour mieux guider la prestation des soins. Nous pouvons commencer la mise en œuvre dès maintenant.
Dans d’autres pays, les gouvernements adoptent des stratégies en matière de données en utilisant leur pouvoir législatif. Aux États-Unis, le 21st Century Cures Act rend obligatoire l’intégration et l’interopérabilité des plateformes de données de santé ainsi que l’accès pour les patients à leurs informations de santé.
Un engagement sans relâche pour la généralisation et la mise à l’échelle de l’innovation : Le Canada a besoin d’une approche coordonnée et axée sur le long terme pour trouver et mettre à l’échelle des poches de progrès en matière d’innovation dans le domaine de la santé qui se trouvent dans notre pays. Nous avons souvent été décrits comme une nation de projets pilotes, [17]car nous sommes doués pour lancer de petites initiatives intéressantes visant à améliorer nos services de santé, mais nous échouons fortement dans l’apprentissage, le soutien et la traduction de ces initiatives en un impact réel dans tout le pays. l’ensemble du système, qu’il s’agisse des modèles de soins, des interventions médicales, des changements de pratique clinique, des innovations technologiques, de la refonte des processus du système ou de la modernisation de l’approvisionnement. Ce problème est exacerbé par le fait que nous négligeons ou diminuons souvent les initiatives dans une partie du système ou du pays en raison d’une attitude du type « bien que cela puisse fonctionner là-bas, ici, c’est différent, donc nous ne l’adopterons pas et nous concevrons notre propre système à la place ». Certains travaillent dur pour remédier à cette situation[18]. Les centres de chirurgie communautaires, la pathologie numérique, l’orientation et la consultation en ligne, ainsi qu’une multitude d’autres initiatives à petite échelle, pilotes ou de démonstration, ont prouvé de manière convaincante la possibilité d’améliorer les coûts, la qualité et l’accès. Toutefois, les dirigeants des systèmes de santé, les décideurs et les gouvernements doivent se concentrer délibérément sur cet aspect si nous souhaitons tirer profit des investissements réalisés dans ces programmes à petite échelle. Si un programme réussit à améliorer l’accès et les résultats, les dirigeants doivent s’en inspirer et le mettre en œuvre dans leurs propres communautés, car ils disposent des leviers politiques, législatifs, financiers et d’approvisionnement nécessaires pour veiller à ce que les innovations éprouvées soient offertes aux Canadiens.
CAN Health Network est une collaboration publique/privée qui coopère avec des entreprises cherchant à introduire des innovations dans le système de santé. Elle se concentre sur des modèles d’approvisionnement plus dynamiques et basés sur la valeur pour accélérer l’adoption, ainsi que sur des partenariats plus ciblés entre les entreprises innovantes et les prestataires du système de santé.
Impératif de modernisation n° 3 : Nous ne pouvons plus négliger le fait que la santé est une richesse
Nous avons tendance à parler de notre système de santé comme d’un coût, et non comme d’un investissement. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux s’efforcent de trouver des moyens de limiter les coûts et de négocier les dépenses croissantes allouées aux soins de santé par rapport à d’autres biens publics nécessaires comme l’éducation, les infrastructures et les services sociaux. Compte tenu de l’ampleur des dépenses, c’est inévitable. Au cours des trois dernières années, l’impact de la santé sur notre économie a été largement démontré. En raison de l’épidémie de COVID-19, les usines et les bureaux ont dû cesser leurs activités, les restaurants et les lieux de divertissement ont été fermés, les voyages internationaux ont été interrompus et la façon dont les gens vivent et travaillent a été bouleversée pour une durée indéterminée. Nous traversons actuellement une période de hausse des coûts et nous craignons une récession, liée en grande partie aux chocs et ajustements économiques provoqués par la pandémie. Nous ne pouvons plus faire fi du lien inextricable qui unit la santé et le bien-être à notre résilience économique, et vice versa. Le bien-être économique et social constitue un facteur déterminant de la santé. Les Canadiens doivent demander à nos décideurs de considérer la santé et le bien-être comme un pilier fondamental de notre stratégie économique[19] pour les années et les décennies à venir. Si nous ne remédions pas à cette crise de notre système de santé, nous compromettrons notre économie et notre prospérité future.
Un Canada moderne et résilient se doit de reconnaître les bénéfices des investissements dans la santé pour la société et l’économie. De nombreuses études portant sur les répercussions[20] socio-économiques démontrent que les investissements dans la santé favorisent les progrès en matière de recherche et d’innovation, attirent et fidélisent les meilleurs talents, stimulent la croissance économique et améliorent la société. Ces avantages s’ajoutent à ceux d’une population en bonne santé. Les dirigeants du monde entier soulignent de plus en plus le lien entre le changement climatique et les décisions économiques, d’une part, et la capacité et la résilience des systèmes de santé, d’autre part, qu’il s’agisse de l’impact de l’air pur, de l’eau potable, d’une alimentation suffisante, d’un abri et de communautés vivables. Nous devons reconnaître le rôle que joue la santé dans notre économie (et inversement, le rôle que joue l’économie dans la santé et le bien-être), et non le rejeter.
La rhétorique public-privé nécessite une mise à jour : Les décideurs, les prestataires, les journalistes, les analystes et les commentateurs pourraient tous favoriser un dialogue bien informé, fondé sur des faits et des preuves, portant sur le rôle du secteur privé dans le système de soins de santé du Canada[21]. Premièrement, il faut tenir compte de ce que nous payons pour les services qui ne sont pas couverts par nos programmes publics d’assurance-maladie actuels. Au Canada, 30 % des services, y compris la plupart des médicaments sur ordonnance, les soins dentaires, les soins de la vue, les services paramédicaux et certaines interventions chirurgicales, sont assurés et payés par le secteur privé. Ces services, dont l’accès est très inéquitable, sont à l’origine d’une grande partie des dépenses. En effet, les Canadiens dépensent plus en privé que la moyenne des pays de l’OCDE[22], et cette situation risque de s’aggraver avec l’essor de l’économie à la demande et l’évolution de l’accès aux assurances des employeurs. Ce système hybride public/privé [23] crée davantage de cloisonnements dans les soins et de lacunes dans l’égalité d’accès, ce qui peut se traduire par de moins bons résultats en matière de santé. En raison de ces réalités changeantes, nous devons mettre à jour et définir clairement les services essentiels couverts par notre système d’assurance publique, comme le mentionne l’impératif de modernisation n° 1, afin de parvenir aux résultats de santé auxquels tous les Canadiens devraient pouvoir s’attendre. Les progrès récents en matière de soins dentaires constituent une étape importante, quoique limitée. Il reste cependant encore beaucoup à faire pour régler le problème « secteurs public et privé » et l’écart entre les services essentiels d’aujourd’hui et la portée du système public.
Outre les services couverts et non couverts par le système public, le rôle du secteur privé dans la prestation de services financés par l’État pose également des problèmes. De nombreux commentaires témoignent d’une compréhension incomplète des faits. Au Canada, la plupart des médecins exercent en tant que médecins privés (souvent dans de petites entreprises constituées en société) et envoient des factures au gouvernement selon des modèles de rémunération par service ou par capitation. Il existe également des cliniques privées (la plupart offrant des services de laboratoire et d’imagerie, par exemple), où la prestation est payée par le système public et qui ont souvent établi une relation de référence avec un hôpital public. Un petit nombre de cliniques fonctionnent également en dehors du système public. Certains services dans nos hôpitaux, qui ne sont pas considérés comme des services cliniques de base, sont sous-traités à des prestataires privés, comme la biomédecine, les services alimentaires, la blanchisserie, l’entretien et la sécurité.
Dans le cadre d’une recherche d’amélioration bien informée et fondée sur des données probantes, les décideurs devraient s’inspirer d’exemples tirés d’un ensemble de rôles joués par le secteur privé au Canada et dans d’autres pays, où le partenariat vient à l’appui plutôt qu’à l’encontre de valeurs clés comme l’égalité (y compris un financement public solide et durable des services essentiels), la qualité et l’accès. Dans certains cas, les partenariats mettent en œuvre un modèle de risque/récompense dans lequel le système paie en fonction de l’obtention de meilleurs résultats en matière de santé, par opposition à une simple augmentation de l’activité. La réforme du système devrait se fonder sur les exemples de réussite et en tirer les enseignements. De tels partenariats ne devraient pas être exclus ou admis simplement parce qu’ils impliquent le secteur privé dans la prestation de soins.
Notre secteur de l’innovation en matière de santé est un impératif économique[24] : La santé est un secteur d’activité, et pourtant, nous concentrons souvent notre attention sur l’investissement et la viabilité du côté de la prestation de services (hôpitaux et cliniciens pour la plupart) plutôt que de considérer l’ensemble de l’écosystème. Or, la résilience économique peut s’appuyer sur bien d’autres éléments. Nos secteurs des sciences de la vie, de la biotechnologie, des technologies médicales et de la santé numérique se sont illustrés pendant la pandémie en faisant rapidement progresser la recherche sur les vaccins et en augmentant la capacité des laboratoires, en mobilisant la fabrication d’équipements de protection individuelle et de ventilateurs, en mettant les données en relation avec des tableaux de bord afin de surveiller le risque et la prévalence de la COVID-19, et en travaillant main dans la main avec le gouvernement pour gérer les besoins d’approvisionnement du système. Ces secteurs offrent un potentiel incroyable et peuvent contribuer de manière plus significative à l’amélioration des soins de santé et des services sociaux ainsi qu’à la croissance économique. Le développement de notre secteur de la santé et de l’innovation entraîne des avantages sociaux et économiques plus généraux, notamment des emplois de qualité (et plus nombreux), la fabrication locale et la sécurité de la chaîne d’approvisionnement pour les intrants essentiels des soins de santé, ainsi que la recherche et l’innovation.
Par l’intermédiaire du programme fédéral Digital Super Cluster, le gouvernement, les prestataires de soins de santé et la startup d’IA DNAStack, basée à Toronto, ont conçu des plateformes de pointe destinées à guider la planification et la recherche avancée sur les maladies infectieuses en temps réel. Les innovations de l’entreprise jouissent d’une reconnaissance mondiale au Canada et à l’étranger, au moment où elle cherche à se développer.
L’administration Biden prend cette question au sérieux en adoptant une stratégie de 2 milliards de dollars visant à renforcer les sciences de la vie et la bioproduction dans le cadre d’un programme de santé et d’économie sociale.
Depuis des années, des groupes d’experts[25], des conseils spéciaux et des dirigeants des secteurs public et privé attirent l’attention sur ce sujet, mais les mesures prises sont limitées ou sporadiques. Un effort concerté et ciblé est indispensable pour tirer parti de ce potentiel et bénéficier de meilleurs soins et d’entreprises innovantes plus solides et présentes sur la scène internationale. D’autres pays agissent rapidement sur le plan des politiques, de la recherche, de la commercialisation et de l’investissement afin de soutenir leurs secteurs de l’innovation dans le domaine de la santé au sortir de la pandémie. Le Canada ne peut pas se laisser distancer. Les gouvernements, les établissements de recherche, les réseaux d’innovation et le secteur privé doivent collaborer et faire cause commune pour se mobiliser rapidement et concrétiser les avantages économiques et pour la santé des Canadiens.
Il est temps de prendre le bien-être au sérieux
Une occasion sans précédent s’offre à nous pour transformer fondamentalement ce que les Canadiens continuent de considérer comme un élément déterminant de notre nation : notre système de santé public. Ensemble, en tant que nation, nous pouvons affirmer les résultats auxquels chaque Canadien devrait pouvoir s’attendre et prendre les mesures nécessaires pour fournir l’accès nécessaire à ces résultats, peu importe où vous vivez, afin de restaurer la confiance et le moral de nos prestataires de soins et de bâtir une économie saine et résiliente. Notre système de santé ne se limite pas à fournir des soins, il favorise le bien-être de tous[26].
La pandémie a accentué les faiblesses de notre système de santé. C’est évident. Mais elle a surtout attiré l’attention sur les moyens à notre disposition pour y remédier. Les réponses se trouvent sous nos yeux :
- Promouvoir l’accès aux soins en temps opportun, en tirant parti des meilleures innovations existantes;
- Prendre des décisions en matière de gouvernance et de financement en fonction des résultats en matière de santé les plus importants.
- Les gouvernements doivent planifier et agir de manière à considérer la santé comme un pilier économique fondamental.
Il est temps que nos décideurs, nos élus, nos responsables de la santé, nos chefs d’entreprise et nos experts du secteur se penchent sur les solutions. Nous disposons de nombreuses propositions éprouvées pour améliorer notre système. L’assurance-maladie a vu le jour dans une seule province ouverte aux réformes. Il est possible de garantir son avenir pour la prochaine génération en faisant preuve d’une détermination similaire aujourd’hui, partout où elle existe. Nous devons trouver la volonté nécessaire pour apporter des changements majeurs qui nous permettront de sortir de la crise et de veiller à ce que notre système de soins de santé soit à la hauteur de la fierté et des attentes des Canadiens. Car, disons-le sans détour, des vies en dépendent.
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